« Une campagne précoce » ?
Certains délégués du gouvernement battent déjà campagne pour le oui. Ce n’est pas le moment, proteste la Ceni qui dit n’avoir pas la latitude de stopper ces dérapages.
« La campagne du oui ou non à la révision de la Constitution n’est pas encore lancée, » prévient la commission électorale nationale indépendance, Ceni. Ignorant cette mise en garde, certains représentants du gouvernement n’obtempèrent pas. Dans la foulée de leurs campagnes explicatives du projet de Constitution à soumettre au référendum, ils appellent carrément à voter « pour » sa révision.
Quelques cas récents : l’Ombudsman, à la commune Mukaza ainsi que l’assistant du ministre de l’Intérieur à Rumonge. Ils ont clairement appelé la population à « voter oui » au projet d’amendement de la loi mère.
Par ailleurs, plusieurs arrestations se poursuivent à l’intérieur du pays. La plupart des personnes arrêtées sont des opposants à cette révision. Les raisons avancées par l’administration et la police pour les arrestations sont l’organisation des « réunions clandestines, pour inciter la population à voter contre la révision constitutionnelle. »
La coalition de l’opposition, le Cnared ainsi que des organisations de la société civile se sont invitées dans la danse. Elles militent toutes contre le projet de référendum. Elles disent craindre une guerre civile et appellent au boycott.
« Une campagne précoce »
Le porte-parole de la Ceni, Prosper Ntahogwamiye, parle de campagne précoce. Il assure que le moment de faire campagne pour ou contre l’amendement de la Constitution est fixé par la loi. Il est de 14 jours qui précèdent le jour du référendum. « Ce moment n’est donc pas encore arrivé. » Prosper Ntahogwamiye ne dément pas les allégations selon lesquelles certains représentants du gouvernement battent la campagne du oui. Pour lui, la Ceni n’est pas compétente pour contrôler l’action du gouvernement. La Ceni serait donc incapable de statuer sur ces manquements. « Il y a d’autres organes pour statuer sur ce genre de cas. »
Seulement certaines dispositions contenues dans le code électoral ne lui donnent pas raison. Elles prouvent à suffisance que la Ceni est compétente pour gérer les débordements dans le cas des élections. Des sanctions aux dérives sont mentionnées. Les analystes de la situation commencent déjà à parler d’une commission nationale pas « aussi indépendante que ça. »