Vers l’unification de l’opposition burundaise ?
Les opposants au pouvoir de Bujumbura veulent parler d’une même voix. C’est ce qui ressort de leur réunion de vendredi 26 et samedi 27 janvier dans la capitale kenyane.
Ils ont convenu sur un document intégrant les propositions de l’opposition intérieure lors de la dernière session du dialogue tenue à Ngurdoto à Arusha et celles du Cnared lors de la 3ème session du dialogue.
Ils se sont engagés à continuer à «combattre» le processus de révision de la Constitution. Selon eux, ce référendum est de tous les dangers pour la survie du pays.
Ils ont décidé de l’harmonisation de la communication sur ce scrutin envisagé au mois de mai. Et d’insister sur la nécessite de la poursuite du dialogue externe et son aboutissement «dans les meilleurs délais». D’après eux, le dialogue est la meilleure voie de sortie de la crise de façon durable.
Au sujet de la tenue des élections, le rendez-vous leur importe peu : «Le plus important n’est pas l’échéance de 2020 mais les conditions devant être préalablement réunies pour des élections légales, apaisées, démocratiques, inclusives et transparentes».
Ils indiquent que ces conditions peuvent être réunies avant comme après 2020 : «Il est politiquement illogique de se cramponner sur cette échéance de 2020».
Par rapport à cette réunion de Nairobi, certains caciques du Cnared ont dénoncé son organisation. Il s’agit de Charles Nditije, Fréderic Bamvuginyumvira, Léonidas Hatungimana et Chauvineau Mugwengezo.
Dans une lettre du 25 janvier à Jean Minani, président de cette plateforme des partis de l’opposition extérieure, ils évoquent une rencontre tenue avec précipitation.
En outre, ils lui reprochent une rétention d’informations sur les invitations : «Comment pouvez-vous inviter l’opposition intérieure et extérieure à une telle séance de travail sans une consultation préalable des présidents des partis qui dirigent cette même opposition ?»
Ils soutiennent ne pas savoir les critères sur lesquels M. Minani s’est basé dans le choix des participants : «Comment pouvez-vous inviter des membres de ces partis à l’insu de leurs dirigeants ?»
6 représentants avaient été invités pour chacune des parties. Etaient présents côté opposition intérieure, Evariste Ngayimpenda, Tatien Sibomana, Aimé Magera, Eric Nkenguburundi et Aloys Baricako. Le Cnared était représenté par Jean Minani, Pamphile Muderega, Anicet Niyonkuru, Pancrace Cimpaye et Onésime Nduwimana.
Signalons que Léonce Ngendakumana, vice-président du Frodebu et Alexis Sinduhije, président du parti MSD, n’étaient pas présents. «Ils étaient empêchés», lit-on sur la note des conclusions de la rencontre.