VIH/Sida : un nouveau vaccin testé dans cinq pays d’Afrique dont le Rwanda donne l’espoir de signer la fin de la maladie
L’espoir de stopper une maladie qui a contaminé 76 millions de personnes et tué 35 millions de personnes, depuis son apparition début des années 1980. Un nouveau vaccin encore au stade expérimental, testé dans cinq pays dont l’Afrique du Sud, le Rwanda et l'Uganda, redonne de l’espoir aux scientifiques d’en finir un jour avec le Sida dans le monde.
Avec 1,8 million de personnes infectées en 2016, le défi est plus qu’immense surtout quand les pays donateurs s’apprêtent à couper leurs subventions pour la recherche. Les 6.000 scientifiques présents ont tenu à clôturer, ce 25 juillet, la conférence internationale de recherche sur le Sida à Paris, sur une note d'optimisme. Une équipe de scientifiques a présenté les résultats d'un vaccin expérimental qui cristallise les espoirs.
Une « double détente » qui pourrait donner un vaccin
Ce vaccin expérimenté sur 393 volontaires vivant aux Etats-Unis, au Rwanda, en Ouganda, en Afrique du Sud et en Thaïlande a permis la production d'anticorps, c'est-à-dire « une réponse immunitaire » chez tous les volontaires. « Ces données prometteuses, combinées aux avancées d'autres chercheurs dans ce domaine, autorisent à être de nouveau optimiste quant à la possibilité de développer un vaccin contre le VIH », a commenté le professeur Dan Barouch, le directeur du Centre de recherche sur la virologie et les vaccins à Boston.
Dans le détail, le vaccin-test dit à « double détente », va mettre le système immunitaire en alerte en y introduisant un banal virus de rhume. Ce dernier sera ensuite dopé avec une protéine se trouvant sur l'enveloppe du VIH pour déclencher une réaction de l'organisme. « Bien sûr, on ne sait pas encore si ce vaccin protègera les humains. Mais ces données justifient de mener une étude d'efficacité à plus grande échelle », prévient le professeur Dan Barouch.
Phase suivante avec ce vaccin de l'espoir ? Le tester sur des volontaires appartenant à un groupe présentant un risque élevé de contracter le Sida. Des tests qui pourraient débuter dès « fin 2017 ou début 2018 ». En attendant ce vaccin suscite l'espoir autant que le HVTN 702, un autre vaccin lancé en novembre 2016 en Afrique du Sud et qui sera testé sur plus de 5.000 personnes
Pas de fin du VIH sans la recherche
Et pourtant, l'avancée de ces recherches encourageantes pourrait être freinée par un déficit de financements dans la recherche scientifique. Les Etats-Unis de Donald Trump, dont l'enveloppe représente deux-tiers des financements internationaux, envisagent des coupes budgétaires qui pourraient raboter d'un milliard, leur contribution de 4,9 milliards de dollars dans le financement de la recherche scientifique.
Un rabotage qui pourrait priver d'antirétroviraux près d'un milliard de patients, essentiellement Africains, mais aussi, entraîner 200.000 nouveaux cas d'infection selon les prévisions des experts. Au sein des chercheurs présents à la conférence de Paris, c'est la crainte de voir se réduire les chances de parvenir au plus vite à la mise au point d'un vaccin.
Leur plaidoyer dans leur déclaration finale lors de la grand-messe scientifique a tout l'air de tirer la sonnette : « Pas de fin du VIH sans la recherche et pas de recherche sans des investissements pérennes » !
imburi.info