Violences aux Kasaï: Kinshasa accepte un appui technique de l’ONU
Dans son allocution devant le conseil des droits de l’homme de l’ONU mardi 20 juin à Genève, la ministre congolaise des Droits humains, Marie-Ange Mushobekwa a rappelé la position de Kinshasa sur l’enquête au sujet des violences dans les provinces du Kasaï.
Le gouvernement congolais veut garder le leadership de cette enquête et n’accepte qu’un appui technique de l’ONU. Le haut-commissaire des droits de l’homme ainsi que certains gouvernements et des ONG souhaitent, de leur côté, une enquête internationale pour faire la lumière sur les violences qui ensanglantent cette région de la RDC. Des violences qui ont fait plus de 3 000 morts, selon l’Eglise Catholique.
Le gouvernement congolais «accepte d’accueillir sur son sol une équipe d’enquêteurs des Nations Unies, venant en appui à la Justice Congolaise», a déclaré Mme Mushobekwa, précisant que «cet appui sera technique et/ou logistique, et la justice congolaise gardera le leadership de ces enquêtes».
«A l’issue de ces enquêtes conjointes, a ajouté la ministre, la justice congolaise poursuivra les présumés coupables et les jugera conformément au code pénal en vigueur en République Démocratique du Congo».
Une question qui divise
Avant la ministre congolaise, le haut-commissaire a exhorté le conseil des droits de l’homme à déployer une enquête internationale indépendante. La question de la mise en place de cette enquête internationale ne fait pas l’unanimité au sein du conseil.
Certains Etats sont favorables à ce mécanisme alors que d’autres soutiennent les enquêtes lancées par le gouvernement congolais.
La France, par exemple, a souhaité qu'une résolution robuste soit adoptée autorisant l'envoi d'une enquête internationale pour faire toute la lumière sur les violations graves, notamment sur l'existence de plus de 40 fosses communes. Le Royaume-Uni aussi s’est prononcé en faveur d'une enquête internationale indépendante.
D’autres pays, des Etats africains notamment, ont encouragé le gouvernement congolais à poursuivre ses enquêtes. Pour l’Egypte, par exemple, il faut épuiser les recours à travers des mécanismes nationaux avant de prendre d'autres mesures. Pour sa part, le Burundi a regretté que les efforts du Gouvernement pour mettre fin à la crise dans le Kasaï et dans d'autres régions soient passés sous silence.
C’est jeudi que le vote sur la nécessité de mettre en place une enquête internationale doit avoir lieu au sein du conseil des droits de l’homme de l'ONU.
Radio Okapi