oct
23
2017

Vive tension autour de la visite attendue de Félix Tshisekedi à Lubumbashi

Alors que le chef de file de l'opposition, Félix Tshisekedi, est attendu ce lundi à Lubumbashi, la police locale a annoncé l'arrestation d'au moins 28 militants de son parti, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dimanche 23 octobre. Des opposants continuent malgré tout d'affluer vers l'aéroport pour accueillir le chef de file de l'opposition.

Le président du Rassemblement, la principale coalition d’opposition, Félix Tshisekedi, était attendu à 13h30 (11h30 GMT) à Lubumbashi. Pour l’accueillir, plusieurs dizaines de militants de l’opposition qui convergeaient vers l’aéroport ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et de matraque.

Au moins 28 opposants arrêtés

« L’ordre a été donné par la mairie de Lubumbashi de disperser tout attroupement de plus de cinq personnes », a déclaré le général Paulin Kyungu, chef de la police de la province du Haut-Katanga. La veille, ce dernier avait déjà annoncé à l’AFP l’arrestation de « 28 [activistes] détenus au cachot. Ils seront jugés selon la loi », avait-il déclaré. « Ils insultaient le chef de l’État », a-t-il ajouté, précisant que les personnes interpellées sont des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Une version contestée par le parti d’opposition. « 48 de nos militants ont été arrêtés. Nous exigeons leur libération sans condition », a pour sa part déclaré Dany Kabongo, président de la jeunesse de l’UDPS. Les policiers « ont fait irruption dans notre siège, caillassé le bureau, passé à tabac nos militants », a-t-il ajouté, les accusant également d’avoir emporté une importante somme d’argent.

Condamnation de l’ONU

Les Nations unies ont appelé Kinshasa à leur « libération immédiate et inconditionnelle », a exigé Maman Sidikou, chef de la Mission de l’ONU en RDC, dans un communiqué publié lundi. La Monusco « condamne » ces arrestations d’opposants survenues alors qu’ils participaient à une réunion privée au siège de l’UDPS.

Dans la soirée, l’UPDS avait mis en garde les autorités contre une tentative « d’empêcher tout accueil » de M. Tshisekedi à Lubumbashi ».

Un avertissement que le général Kyungu a rapidement balayé : « Félix Tshisekedi peut venir comme il veut à Lubumbashi », mais la police agira « conformément au dispositions prises par les autorités urbaines ».

Dans un communiqué, le maire de Lubumbashi Jean Oscar Sanguza avait ajouté « qu’aucune manifestation à caractère public ne peut être organisée sans autorisation écrite de l’autorité urbaine introduite avec accusé de réception sept jours avant ».

Le climat politique s’est à nouveau tendu depuis l’annonce du président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, qui avait déclaré qu’il ne y aurait pas d’élection pour la succession de Joseph Kabila avant 2019.

jeuneafrique.com

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