avr
20
2016

Washington appelle Bujumbura à ne pas entraver le dialogue inclusif

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Tom Perriello / Photo IWACU

Avant de s’envoler pour Dar es-Salaam pour une rencontre avec Benjamin Mkapa, co-facilitateur dans la crise burundaise, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs a beaucoup insisté sur la relance du dialogue inter-burundais.

Tom Perriello a exprimé son soutien à la facilitation est-africaine comme seul chemin vers une solution politique à la crise que traverse le Burundi et surtout. C’était au cours de sa 7ème conférence de presse animée à Bujumbura ce mardi 19 avril.

Cet émissaire américain a demandé au gouvernement burundais de ne pas mettre des mesures strictes ne pouvant pas faciliter un dialogue inclusif. «Nous croyons à l’importance du dialogue inclusif facilité par la Communauté est-africaine. Nous attendons impatiemment un début accéléré et une issue rapide du processus», a-t-il souligné.

Comme cela a été mentionné par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a-t-il expliqué, nous avons besoin d’un processus qui réaffirme au lieu de redéfinir l’Accord d’Arusha. Nous n’avons pas besoin d’un accord qui aboutirait à la création d’un quartier ou d’une cité Arusha ici au lieu de se concentrer sur la croissance économique du pays.

Selon lui, il y a d’énormes questions qui persistent. «C’est clair que Bujumbura a fixé des lignes très strictes sur qui peut ou non participer à ce dialogue inclusif, l’agenda,… «Il y a certes des questions légitimes qui peuvent être soulevées, mais on peut voir par là si des gens sont animés de bonne foi ou non».

Pour cet envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs, différents blocages doivent être levés : «Si vous tracez des lignes strictes, en disant que les putschistes ne peuvent pas participer ou que toute personne avec qui vous êtes en désaccord devient putschiste, cela n’est pas de nature à favoriser un dialogue inclusif», a conseillé ce diplomate.

Et de plaider : «Nous avons exprimé notre volonté de voir certains membres de l’opposition jouir de la légitimité de participer dans ce processus».

Les Etats-Unis attendent des résultats

Tom Perriello appelle Bujumbura à tenir à ses promesses. Si la crise persiste, a-t-il noté, c’est parce que le gouvernement burundais ne réalise pas ses engagements. «Nous avions eu, il y a quelques semaines, des engagements fermes du président lui-même pour libérer les prisonniers politiques. Cela n’a pas encore été fait. Nous avions également eu des engagements du président pour l’arrivée de 200 observateurs de l’Union Africaine. Nous attendent les résultats», a-t-il rappelé.

Ce qui compte pour nous, souligne-t-il, c’est d’avoir des observateurs sur place qui pourraient vérifier si des personnes sont tuées ou ont disparu. «Le gouvernement dit s’engager pour que les Burundais puissent se sentir en sécurité mais en même temps, il y a des cas de torture et des exécutions extrajudiciaires. Ce genre de double langage ne bâtit pas la confiance et n’aide pas à aller de l’avant», a-t-il conclu avant son départ pour Dar es-Salaam.

Abbas Mbazumutima

Source: IWACU