fév
23
2016

Willy Nyamitwe: « Ni les rebelles, ni le CNARED ne peuvent participer au dialogue inclusif »

Bruxelles - Alors que Ban Ki Moon vient de quitter le Burundi, le conseiller de la présidence burundaise en charge de la communication, Willy Nyamitwe, contacté par Infos Grands Lacs, a jugé « très riche et très positive» la rencontre qui a eu lieu ce matin à Bujumbura entre le Secrétaire Générale des Nations Unies et le Président de la République, Pierre Nkurunziza. Au cours de sa visite au Burundi, Ban Ki Moon « a pu se rendre compte de la paix et de la sécurité qui prévalent dans le pays », souligne Nyamitwe. Et ce malgré les rapports des principales organisations internationales et les informations relayées par les médias qui dénoncent un climat de violence aggravée qui règne au Burundi depuis la réélection du Président burundais en aout 2015. Hier, lors de l’arrivée de Ban Ki Moon dans la capitale burundaise, des attaques à la grenade confirmées par la maire de Bujumbura auraient fait deux morts et plusieurs dizaines de blessés.

Pour Nyamitwe, le tete-à-tete entre Nkurunziza et Ban Ki Moon fut aussi une occasion « pour faire passer un certain nombre de messages à la Communauté internationale, à savoir que nous n’avons pas besoin de forces étrangères au Burundi et que nous ne sommes pas un pays au bord du génocide ». Selon le conseiller à la présidence, le Secrétaire Générale de l'ONU « a finalement compris que ce que la presse dit n’est pas conforme à la réalité ».

Au terme de son entretien avec Ban Ki Moon, le Président du Burundi s'est engagé à ouvrir un « dialogue inclusif » avec l'opposition, a déclaré le Secrétaire général des Nations unies. Mais tous sauf ceux qui sont engagés dans des actes de déstabilisation, a dit Pierre Nkurunziza, se référant la résolution 2248 adopté par le Conseil de sécurité en novembre 2015 qui « engage le Gouvernement burundais à coopérer avec la médiation menée par la Communauté d’Afrique de l’Est et approuvée par l’Union africaine, afin de lui permettre d’organiser immédiatement un dialogue interburundais véritable et inclusif associant toutes les parties prenantes pacifiques concernées se trouvant aussi bien dans le pays qu’à l’étranger, afin de trouver une solution consensuelle, propre au Burundi, à la crise en cours ».

Dans cet entretien, Willy Nyamitwe précise les contours de l’ouverture du Président au dialogue avec l’opposition : « ce dialogue ne peut et ne pourra en aucun cas inclure les rebelles armés évidemment, mais ni le CNARED, qui n’est pas une organisation pacifique, mais qui regroupe en son sein des fauteurs de troubles comme Alexis Sinduhidje. Certains de leurs membres peuvent participer à ce dialogue », précise Nyamitwe, « mais pas le CNARED », qu’il accuse de s’être inscrit « dans un terrorisme sans nom ». 

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec Afronline/VITA (Italie).

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00:08:00

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