Du 31 mai au 4 juin 2021, les Nations Unies et le Réseau d'action internationale sur les armes légères (International Action Network on Small Arms, IANSA) ont lancé une campagne contre la violence armée.

Le thème choisi pour cette année est “Faites entendre votre voix – unissez-vous contre la violence armée”.

L’ONU estime qu'environ 40 millions d'armes légères et de petit calibre circulent illégalement en Afrique, et qu'environ 85 % d'entre elles ne sont pas enregistrées.

D’après le Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et le Développement, MI-RPD, le thème retenu est plus que significatif dans la Région de l’Afrique des Grands Lacs, la corne de l’Afrique ainsi que les pays limitrophes.

“Au Burundi, depuis près de deux mois, des hommes armés ont déjà fait plus de 50 victimes dans des attaques ou embuscades sur les voies routières. La partie Est de la RDC est sous “Etat de siège” décrété par le président de la République pour essayer de ramener la paix, l’ordre et la sécurité et ainsi donner espoir à des milliers de victimes de la crise dans laquelle des centaines de groupes rebelles participent. Au Rwanda, le sud ouest a été récemment attaqué. Dans la région du Tigré en Ethiopie, les violences armées ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de réfugiés. De même qu’en somalie, au Sud-Soudan, au Tchad,.., des victimes des violences armées sont innombrables..”, a déclaré le secrétaire exécutif du MI-RPD.

Depuis une décennie, cette partie orientale de la RD-Congo devenue un épicentre de groupes armés congolais, burundais, rwandais, ougandais, sud-soudanais, angolais, etc.

Le MI-RPD regrette que dans cette violence armée, les premières victimes sont des civiles, des femmes et des enfants.

“Cela montre à quel point des mesures de limitations des armes explosives et un mécanisme de protection des civiles dans les zones à forte densité de la population sont plus que nécessaires”, insiste J.Claude Sinzinkayo, au cours du lancement de cette campagne de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres.

Des actions concrètes…

Le MI-RPD en appelle à la conjugaison des efforts de tous les décideurs, acteurs non étatiques, société civile, confessions religieuses, mouvement des femmes et des jeunes dans ces parties en conflits armés à fin de  prendre conscience de ce danger imminent.

“Le désarment des populations civiles, le suivi du traité sur les armes légères ainsi que la responsabilité pénale sur l’usage irresponsables des engins détenus par des militaires et policiers s’imposent”, renchérit Mr Sinzinkayo avant de rappeler qu’en période de Covid-19, la violence armée domestique s’est intensifiée.

“Que la semaine du 31 Mai - 4 Juin 2021 soit une occasion en or pour l’introspection et la prise de conscience. Toute vie fauchée est un avenir et un développement durable du pays mis en danger”, laisse entendre cet expert en matière de lutte contre la prolifération d’armes légères et de petits calibres.

Une retraite…

Pour en venir au bout ou peut être sortir avec un agenda commun sur la lutte contre ces armes détenues illégalement, le MI-RPD compte organiser une retraite réunissant des intervenant en la matière dans la région de l’Afrique des grands lacs.

“Seule une synergie peut produire plus d’effets positifs. Nous avons besoin d’une action commune et coordonnée dans cette partie de l’Afrique, qui enregistre plus de victimes. Raison pour laquelle, nous comptons organiser une retraite de tous les intervenant en la matière, de préférence en novembre prochain”, a indiqué l’organisation sous régionale basée à Kampala en Ouganda.

“Le mois de Septembre n’est pas choisi au hasard. Il est symbolique car chaque année, la Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier le 21 septembre”, a expliqué le représentant légal de MI-RPD.

En juillet prochain , il se tiendra également la septième Réunion biennale des États, BMS7, sur le Programme d’action des Nations Unies sur les armes légers (UN PoA). Une autre occasion de faire entendre la voix pour mettre fin à la violence armée dans la Région de l’Afrique des Grands Lacs, la corne de l’Afrique et des pays limitrophes, selon l’IANSA.

Lancée par International Action Network on Small Arms, IANSA en sigle, en 2003, la Semaine Mondiale d’Action offre l’occasion de plaider collectivement en faveur de la fin du commerce illicite et de l’utilisation abusive des armes légères et leur conséquences.