Bruxelles : Marche pour réclamer la libération de la journaliste Floriane Irangabiye
La marche manifestation a eu lieu le 20 décembre 2023 devant l’ambassade du Burundi en Belgique. Plus d’une quarantaine de personnes se sont mobilisées à l’appel de Amnesty Internationale, une ONG de défense des droits humains. Composées essentiellement de Journalistes et d’activistes de la société civile, elles se sont rassemblées pour exiger au gouvernement burundais la libération de la journaliste Floriane Irangabiye.
Sur leurs pancartes, les articles 9 et 10 de la Déclaration universelle des droits humains. « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu, ni exilé. Libérez Floriane Irangabiye. », ou encore « Toute personne a le droit que sa cause soit rendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial ».
Elles ont aussi scandé des slogans comme : « Libérer Floriane » et « Rekura Floriane » sa version en Kirundi.
Deux poèmes de Gordien Niyungeko, un activiste burundais des droits humains en exil en Belgique, en hommage au travail de Floriane Irangabiye ont été déclamés devant l’ambassade du Burundi.
« Excellence, en tant que père de famille, sentez sa peine, ses cris étouffés. Dans l’obscurité de la prison, son cœur écorché. Souvenez-vous des larmes que vous avez versées. À cause d’une justice à la dérive, égarée.Président, écrivez un nouveau chapitre où la vérité triomphe », pour ne citer que quelques vers.
Amnesty International a invité les collègues journalistes de Floriane Irangabiye.
« Vous ne me connaissez pas. Mais vous n’êtes pas seule. Nous sommes solidaires avec vous. Nous souhaitons votre libération le plus rapidement possible. J’espère que l’ambassadeur va transmettre au gouvernement burundais notre demande et que vous serez libérée rapidement », a indiqué Iris Steen, d’Amnesty Flandres.
Le rideau de l’une des fenêtres de l’ambassade du Burundi est resté entrouvert. Une personne qui n’a pas été identifiée a été vue en train d’observer attentivement et secrètement la foule rassemblée dans la rue devant le bâtiment de l’ambassade sise à Bruxelles. La foule a alors scandait fort : « Libérez Floriane »
Pour l'Union Burundaise des journalistes, UBJ, Floriane ne devrait pas se retrouver entre les quatre murs de la prison. “À quelques jours de Noël, notre collègue et mère, sa place ne devrait pas être en prison. La place d’un journaliste devrait être dans sa famille et sa rédaction et non en prison”, a rappelé Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ, lui aussi exilé en Belgique.
La force des organisations internationale et de la communauté internationale en général est primordiale pour recadrer des pays qui font fi des droits humains, d’après maitre Tony Nkina, un des activistes des droits humains, qui a participé dans la marche. Lui-même a passé deux ans dans les geôles de la prison de Ngozi au nord du Burundi.
« Nous appelons la communauté internationale de ne pas rester muette sur le cas de Floriane Irangabiye. Votre voix arrive plus loin et pourrait changer la donne au Burundi. Floriane Irangabiye est injustement détenue et est victime de son métier », dira-t-il.
Pour lui, l’ONU et l’UE devrait prioriser la question de cette journaliste condamnée à 10 ans de prison ferme pour entre autres collaboration avec les rebelles.
« Nous demandons aux représentants de l’ONU et aux ambassadeurs de l’Union Européenne au Burundi de se mobiliser pour exiger la libération de Floriane Irangabiye comme ils l’ont fait pour moi avant ma libération en décembre 2022 et pour bien d’autres activistes qui étaient arbitrairement détenus », fait remarquer Maitre Tony Nkina.
Tony Germain Nkina avait été arrêté le 13 octobre 2020 dans la province de Kayanza – située dans le nord du Burundi – alors qu’il rendait visite à son client, Apollinaire Hitimana, dans la commune de Kabarore pour une affaire de litige foncier.
Et de conclure : «Le gouvernement du Burundi devrait faire preuve d’indépendance de la justice en libérant Floriane Irangabiye qui totalise plus d’une année en prison, pour un crime qu’elle n’a pas commis ».
Plusieurs organisations de défense des droits humains dont Amnesty International exigent depuis, la libération de Floriane Irangabiye évoquant « une détention en raison de son travail en faveur des droits humains ».
Plus de 170 journalistes burundais sont actuellement en exil depuis la crise de 2015 qui a été déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza au printemps de la même année.