mai
09
2019

Burundi: Vers un candidat unique de l'opposition interne et externe pour les élections de 2020 ?

Une retraite décisive de trois jours vient de réunir l’opposition interne et externe à Kampala en Ouganda. Plusieurs représentants des partis politiques de l’opposition interne et de la plateforme CNARED de l’opposition externe ont fait le déplacement. L’objectif était d’harmoniser les angles avant les élections de 2020.

 

La seule consigne directrice que se sont donnés les participants à cette session est la confidentialité. “Nous avons voulu que nos échanges et recommandations soient tenus secrets”, indiquent des participants.

 

La rencontre a débuté vendredi de la semaine dernière et a duré trois jours, dans la capitale ougandaise.

Parmi les partis politiques de l’opposition interne conviés figurent le Congrès National pour la Liberté, Tatien Sibomana et Prof Evariste Ngayimpenda pour l’aile du parti UPRONA de l’opposition interne, le PARENA, PAJUDE, le Sahwanya-FRODEBU, RANAC, RADDES et bien d’autres.

 

Pour le compte de l'opposition externe, cinq représentants ont fait le déplacement. Il s'agit essentiellement des membres des nouveaux organes du CNARED dont son président Dr Jean Minani, Mr Anicet Niyonkuru secrétaire exécutif de cette plateforme en même temps président du parti CDP, et bien d’autres.

 

Durent les trois jours d’échanges, selon des participants, “l’objectif était d’harmoniser les angles, s’unir, se renforcer et se préparer si c’est possible pour les élections de 2020”.

 

A la question de savoir s’ils veulent présenter un candidat unique,  “Ce n’est pas exclu et c’est fort probable. Mais il y a des compromis qui doivent être faits, donnons du temps au temps”, nous ont confié des participants.

 

Parmi ces “compromis”, figurent “la levée des mandats d’arrêts internationaux émis contre certains leaders de l’opposition, la garantie de la protection des politiciens qui rentreraient d'exil par des militaires ou policiers choisis par eux mêmes et le rétablissement de leurs partis politiques déchirés”, ajoutent nos sources.

 

En décembre 2017, lors du 4ème round du dialogue inter-burundais qui s’est tenu en Tanzanie, l’opposition interne et externe avaient signé un document conjoint de revendications . Une année plus tard, en décembre 2018, cette coalition s’est retrouvée toujours à Arusha lors de la 5ème session de ce dialogue. Ils ont indiqué que l’absence du gouvernement leur a permis de tisser leur relation politique.

 

Nos sources ont insisté que “la rencontre de Kampala s’inscrit dans le même prolongement”, que cette fois-ci “le sérieux est de rigueur d’autant plus que le rendez-vous de 2020 approche” et que “l’opposition réunie doit se préparer en conséquence pour voir comment changer de stratégie de lutte”.

 

Pourtant les frondeurs du parti au pouvoir en exil, Charles Nditije et ses alliés de l’UPRONA n’étaient pas conviés à ces assises, selon nos sources.

 

Certains autres opposants en exil au Rwanda ne cessent d’émettre des critiques. “Ceux qui se sont réunis à Kampala ne veulent que croiser les bras et rentrer. Et le pouvoir a intérêt à s’y activer pour montrer à la face du monde que le climat politique est finalement assaini”, disent-ils.

 

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