C’est tout vêtus de blanc, que les burundais ont tenu à rendre un dernier hommage à l’ancien Président Pierre Nkurinziza, qui a dirigé le pays pendant 15 années.

Les obsèques nationales ont débuté tôt ce vendredi à l'hôpital du Cinquantenaire de Karusi, situé au centre du pays, dans la plus grande intimité familiale avec son épouse, Denise Bucumi Nkurunziza, ses enfants et des proches qui les accompagnent, selon la présidence.

Un convoi funéraire, accompagné d'une forte protection militaire et policière, a quitté l’hôpital pour se diriger vers Gitega, la capitale administrative du pays, où le chef de l’ Etat a été inhumé, un trajet de plus de plus 60km.

Tout au long de la route entre Karusi et Gitega, de longues colonnes de personnes avoisinantes s’étaient dressées jusqu’au stade Ingoma pour rendre hommage à Nkurunziza.

La veuve de Nkurunziza, a réconforté les burundais et a insisté pour que le pays reste calme après la mort du président qui a régné depuis 15 ans. Madame Denise Bucumi Nkurunziza, comme sa famille, se dit  réconfortée d'enterrer dignement son mari.

"Il y a des gens que nous avons perdus et que nous n’avons pas enterré, il y en a qui ont perdu les leurs mais qui n’ont pas pu les enterrer, ils savent à quel point ça fait mal. Nous avons eu la grâce, je voudrais exprimer ma reconnaissance avant l’enterrement", a-t-elle tenu à souligner.

Là, Denise Bucumi Nkurunziza a fait allusion aux victimes de la crise de 2015 déclenchée par la candidature de son mari jugée de non-constitutionnelle par ses détracteurs.

Le résultat en est sombre avec la mort de plus de 1200 personnes,  des disparitions forcées, plus de 400 mille personnes exilées et des violations grave des droits de l’homme, selon la commission d’enquête des Nations Unies et la Cour Pénale Internationale qui ont entamé des enquettes depuis 2016.

Dans ses hommages, l’actuel président burundais Evariste Ndayishimye a dressé un bilan largement positif du règne de Nkurunziza et a salué l’héritage qu’il lui laisse.

"Je viens de perdre un grand conseiller. Tu me laisses un grand fardeau pour développer le pays" a-t-il dit.

Le président Ndayishimiye a demandé à toute personne qui passera devant la tombe de feu Nkurunziza sise à au quartier Musinziza à Gitega, de s'incliner, qu'elle soit à pied ou en véhicule. Un monument en sa mémoire sera aussi érigé.

Différentes délégations ont représenté leurs pays comme la Tanzanie, la Zambie, le Kenya, la Turquie, le Congo Brazzaville et bien d’autres.

Au nom de ces délégations, le premier ministre Tanzanien Kassim Majaliwa, a promis que son pays va appuyer la demande d'adhésion du Burundi à la Communauté de développement d'Afrique Australe (SADC) comme feu Pierre Nkurunziza et le président Tanzanien John Pombe Magufuli s'étaient convenus.

Le Burundi avait entamé des démarches d’adhésion à la SADC en 2017, une demande qui a été d’ailleurs rejetée. L’équipe de la SADC a indiqué que le Burundi ne satisfaisait pas aux exigences de respect de droits de l’homme et des principes de la démocratie depuis la crise de 2015.

La mort soudaine du Président footballeur, à 55 ans, suite à "une crise cardiaque" et non "des suites d'un supposé Coronavirus", selon le gouvernement, est survenue alors que son successeur Evariste Ndayishimiye avait été déjà élu. Il a vite prêté serment et a déjà nommé le vice-président et le premier ministre de son gouvernement.