Évariste Ndayishimiye déclaré vainqueur de l'élection présidentielle
La Commission électorale nationale indépendante, CENI, a proclamé lundi le candidat du parti au pouvoir Évariste Ndayishimiye, vainqueur de l'élection présidentielle du 20 mai avec 68,72%.
Il est suivi par le principal parti d’opposition , CNL, avec 24,19% et en 3ème position se trouve le parti Uprona avec 1,64%.
Selon les résultats provisoires de la CENI, le parti au pouvoir a aussi raflé la majorité des sièges aux législatives et aux communales. A l’assemblée nationale, il aura 72 sièges, le CNL a 27 députés et l’Uprona conserve 1 siège.
Plus de 4.4 millions de burundais ont participé à ces élections sur plus 5.1 millions d’inscrits, soit un taux de participation de 87,6%.
Dans la foulée, le futur président burundais s’est exprimé.
Evariste Ndayishimiye tient a féliciter les membres de la CENI pour leur travail dans la préparation et l’organisation du triple scrutin qui est un événement inédit dans l’histoire démocratique du Burundi selon lui.
Il promet de tourner la page du pays et de travailler avec tous les burundais épris de paix, d’unité et de prospérité.
Il va veiller à ce que chaque burundais puisse s’épanouir à tous les niveaux dans sa patrie, a-t-il dit, avant d’inviter tous les refugies à rentrer et d’appeler à l’apaisement après la proclamation des résultats provisoires.
Rejet des résultats provisoires...
Agathon Rwasa, président et candidat du Conseil national pour la liberté (CNL), a déjà qualifié ces résultats de “fantaisistes” et accusé le pouvoir de “tricherie” et de “pure manipulation”.
Cependant, Agathon Rwasa a déjà laissé entendre qu'il n'en appellerait pas à la rue pour l'instant et se contenterait d'un recours devant la Cour Constitutionnelle. Sans toutefois se faire d'illusions sur son issue, car il considère cet organe comme étant soumis au pouvoir.
Le candidat du parti Uprona lui, Gaston Sindimwo élu député en mairie de Bujumbura, assure “prendre acte des résultats proclamés par la CENI” et félicite “chaleureusement le vainqueur”
Comme l'a dit le Prince Louis Rwagasore, ajoute-t-il, après la compétition, la place revient au développement du pays malgré la diversité politique.
Gaston Sindimwo appelle les burundais “à rester sereins et à contribuer activement au développement du pays”.
Plusieurs analystes s'attendaient déjà à un tel duel disputé entre Évariste Ndayishimiye et Agathon Rwasa, qui avait attiré les foules pendant la campagne, émaillée de violences et d'arrestations arbitraires selon plusieurs observateurs.
Âgé de 52 ans, le général Ndayishimiye doit ainsi succéder au président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005.
Reste aussi à voir comment "Neva", son surnom, saura s'émanciper de la tutelle de Pierre Nkurunziza, élevé au rang de "guide suprême du patriotisme" en février par l'Assemblée nationale, et qui restera le président du très influent Conseil des sages du parti au pouvoir.
Évariste Ndayishimiye, qui a promis de faire du rétablissement économique du pays, sa priorité, devrait être investi en août (date de la fin du mandat de Pierre Nkurunziza), pour une durée de sept ans alors que les députés auront un mandat de 5 ans.