juin
18
2020

Évariste Ndayishimiye se veut rassurant

Le président du Burundi a prêté serment ce jeudi 18 juin depuis Gitega, la capitale politique.

 

Pour la première fois, cet événement s’est déroulée “devant Dieu et le peuple burundais” comme le prescrit la constitution du pays.

 

“Devant Dieu le tout-Puissant, devant le peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale, moi Évariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi, je jure fidélité à la Charte de l'Unité nationale, à la Constitution de la République du Burundi, et à la loi…”, a déclaré le nouveau chef de l'Etat.

 

Prière-voeux ...

 

La prestation de serment a débuté par une des prieres de differents représentants religieux.

 

"Que tu conduises le Burundi de dieu vers le bien et le développement, que tu renforces l’amour au sein des citoyens, que tu rapatries les réfugiés et que nos intellectuels retournent au bercail pour que leur savoir-faire nous aide à construire le pays. Ouvre les frontières nationales pour que la communauté internationale redevienne un bon voisin", a exhorté Mgr Simon Ntamwana, archidiocèse de Gitega, la province natale du nouveau président.

 

Ndayishimiye a lui aussi appelé les exilés politiques à rentrer et souhaite l’instauration du respect des droits humains.

 

“Nous allons consolider la bonne gouvernance et faire respecter les droits de l’Homme. Pour réussir le pari, je vais mettre en place un gouvernement d’union nationale, selon la Constitution. Je suis confiant qu’avec l’appui de dieu, je réussirai. N’ayez pas peur, je sais ce qui m’attend. Que ceux qui sont à l’extérieur rentre pour nous aider à construire le pays” a déclaré le président dans son premier discours fleuve à la nation après investiture.

 

Évariste Ndayishimiye a exprimé sa volonté d’ouverture au dialogue, tout en restant au travail, a-t-il insisté. Le président investi se dit prêt à instaurer une justice digne, indépendante et équitable pour tous.

 

L'ombre des généraux...

 

La disparition de Pierre Nkurunziza, son prédécesseur qui devait rester très influent avec son titre de “Guide suprême”, pourrait délier les mains du nouveau leader pour rebâtir le pays selon plusieurs analystes.  Mais, ces derniers s'interrogent sur sa capacité à s'affranchir du groupe de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir et à réconcilier un pays encore traumatisé par la crise de 2015.

 

“S'il cherche à réformer, il risque de se heurter à des obstacles, à des réticences de la part de ces généraux qui ont intérêt à se protéger", prévient Carina Tertsakian, de l'Initiative pour les droits humains au Burundi.

 

Ndayishimiye a prêté serment alors que son prédécesseur n’a pas encore été enterré dignement. Pierre Nkurunziza est mort le 8 juin, officiellement de l’arrêt cardiaque.

 

Le nouveau chef d’état a devant lui un mandat de 7 ans, renouvelable une fois selon la nouvelle constitution. Il doit nommer un vice président de tendance politique et d’ethnie différentes avec la sienne et un premier chef du gouvernent de son choix.

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