Fermeture définitive de L’office des droits de l’Homme de l’ONU
Le bureau du coordonnateur résident du système des Nations unies au Burundi a annoncé, ce lundi 4 mars, que l’office du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme a fermé définitivement ses portes.
La chef des droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, l'a déclaré mardi dans un communiqué qu'elle exprimait son "profond regret".
« La mesure est devenue effective le 28 février », précise-t-il. Il rappelle qu’en date du 5 décembre 2018, Bujumbura avait exigé sa fermeture. Depuis lors, des discussions avaient été alors engagées sur les modalités pratiques.
Bachelet a déclaré que le gouvernement burundais avait déclaré qu'il avait suffisamment progressé dans le domaine des droits de l'homme, de sorte que l'existence du bureau de l'ONU n'était plus justifiée.
La même source signale que, depuis décembre 2016, le gouvernement du Burundi avait suspendu toute collaboration avec cet office. Et ce, au moment où des négociations en vue de la signature d’un nouvel accord de siège étaient en cours.
La porte-parole Ravina Shamdasani a déclaré aux journalistes qu'entre le début de l'année 2016 et septembre 2018, le bureau avait reçu 1 050 allégations d'arrestations et de détentions arbitraires.
"Je suis déçu du manque de coopération du Burundi ces dernières années avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations unies - qui est même allé jusqu'à inclure des menaces de poursuites contre des membres de la commission d'enquête internationale indépendante créée par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies", a déclaré Bachelet.
Elle a déploré que de nombreux défenseurs des droits et acteurs de la société civile aient été arrêtés ou contraints à l'exil.
"Alors que notre bureau au Burundi ferme ses portes, nous continuerons d'explorer d'autres moyens de travailler pour éclairer les préoccupations relatives aux droits de l'homme et soutenir le plaidoyer, la promotion et la protection des droits de l'homme dans le pays", a déclaré Bachelet.
Malgré cette fermeture, le bureau du coordonnateur résident du système des Nations unies au Burundi apprécie le travail abattu par cet office, durant ses 23 ans de présence. Il cite entre autres la surveillance et la documentation des cas de violations des droits de l’Homme, l’établissement des rapports sur la situation des droits de l’homme, la fourniture des services consultatifs et de coopération technique dans ce domaine à l’intention du gouvernement, des institutions nationales, des organisations de la société civile, etc. « Cet office a accompagné le gouvernement dans la construction et le renforcement de l’architecture nationale de promotion et de protection des droits humains. »