déc
19
2019

A Genève, l’ONU plaide pour les réfugiés burundais

Il y a un an, l'Assemblée générale de l'ONU adoptait le Pacte mondial sur les réfugiés. Une adoption dans la douleur, sur fond de polémiques venant des partis de droite et d'extrême droite dans les pays occidentaux. Un an plus tard, l'ONU essaie de ranimer la flamme avec le premier forum mondial sur les réfugiés qui s'est tenu du 17 au 18 décembre 2019, à Genève en Suisse

 

À l'ouverture de ce tout premier Forum mondial sur les réfugiés à Genève, Antonio Guterres a appelé la communauté internationale à un meilleur partage des responsabilités pour aider les 70 millions d'exilés dans le monde.

 

Le HCR et ses partenaires avait déjà lancé un appel de fonds conjoint d’un montant de 296 millions de dollars pour venir en aide plus de 345.000 réfugiés burundais qui restent en exile dans les pays voisins.

 

Selon le HCR, l’année dernière, la réponse régionale inter-organisations pour l’aide aux réfugiés burundais n’a reçu que 35% des 391 millions de dollars recherchés. Ce qui a eu un impact dans la réponse des organismes humanitaires dans les quatre pays voisins accueillant les réfugiés burundais.

 

“En Tanzanie, RDC, Rwanda et Ouganda, la vie des réfugiés burundais en est affectée. Ils y ont subi des coupures dans les rations alimentaires, un manque de médicaments, des écoles surpeuplées et des abris de fortune” a indiqué Charlie Yaxley, le porte-parole du HCR avant d’ajouter que la situation des réfugiés burundais est l’une des plus négligées au monde.

 

Cette agence Onusienne souligne que malgré les efforts déployés, une augmentation massive de l’aide est nécessaire pour répondre aux besoins les plus élémentaires. En outre, des coupes alimentaires ont été effectuées l’année dernière en Tanzanie, en RDC et au Rwanda. Les familles manquent régulièrement de vivres à la fin du mois.

 

Des jeunes filles forcées de recourir à des pratiques sexuelles de survie ainsi qu’au mariage précoce

 

Le HCR s’alarme que les enfants, qui représentent plus de la moitié de la population réfugiée, sont les plus durement touchés.

 

“Beaucoup sont arrivés dans leur pays d’asile après avoir été séparés de leurs parents ou de leur famille élargie, et il reste de nombreux défis à surmonter pour assurer un placement familial sûr. D’autres souffrent de problèmes psychologiques en raison de la violence dont ils ont été témoins et ils ont besoin d’un soutien psychosocial” fait-il remarquer.

 

Par ailleurs, poursuit le HCR, les femmes et les jeunes filles souffrent de niveaux élevés de violence ainsi que d’exploitation sexuelle et sexiste. “Les abris de fortune et délabrés offrent peu de protection. Le manque d’équipements pour la cuisine et de matériel pour la construction d’abris oblige les femmes et les jeunes filles à parcourir de longues distances à pied pour collecter du bois à l’extérieur des camps et des installations où elles sont isolées et vulnérables aux attaques” s’inquiète le HCR.

 

Ce forum mondial sur les réfugiés réunion a accueilli des chefs d’Etat dont Recep Tayyip Erdogan, le président de la Turquie qui a accueilli plus 3 millions de réfugiés sur son sol, des responsables d'agences des Nations Unies, des ONG, des dirigeants d'entreprises ou des réfugiés eux-mêmes.

 

La Suisse a déjà promis des engagements sur le financement, sur la réinstallation de réfugiés et sur leur accès à l’éducation.