Le Centre de réhabilitation des personnes handicapées est établi à l’hôpital de Gahini, District de Kayonza à l’Est du Rwanda. Il reçoit en moyenne 25 personnes par semaine, surtout les enfants de moins de cinq ans, qui présentent plusieurs formes de malformations physiques nécessitant une opération chirurgicale.

Le chargé du service de monitoring et évaluation se réjouit des services que ce centre offre aux patients qui, dit-il, sont presque “des oubliés” dans la société.

“Les operations fréquentes ici sont celle des os au niveau des bras, des jambes et des pieds. Nous traitons aussi des enfants qui sont nés avec une malformation cervicale. Par semaine, nous recevons environs 25 patients” a indiqué Niyonzima Cyrille, chargé du service de monitoring et évaluation.

Les enfants qui ont moins de deux ans sont traités gratuitement, ce qui fait que ce centre risque d’être débordé, ajoute-t-il.

“Plus de 80% de nos patients sont des enfants. Et grâce au partenariat à une mission chrétienne allemande (Christian Blind mission, CBM), les moins de deux ans sont soignés gratuitement quelque soit leur degré d’handicap physique nécessitant une operation chirurgicale. Nous en appelons aux parents de la région Est ou des autres districts d’amener leurs enfants handicapés dès leurs bas âges pour les mettre sous traitement” dit-il.

Cependant, ce centre éprouve un grand défis. La plupart des patients sont issus des familles démunies.

“La mutuelle de santé que détiennent la majorité de nos patients, enfants handicapés, ne peut pas couvrir tous les coûts surtout les chaussures aide-pieds et d’autres modèles de corps artificiels pour aider la structure naturelle handicapée à se tenir débout, à se déplacer et à travailler, etc”  souligne M. Niyonzima Cyrille.

Autre défis non négligeable est que ce centre n’a aucun agent formé en language des signes pour interpreter le langage des sourds-muets.

“Ils sont aidés par leurs familiers, ce qui va à l’encontre du secret médical” répète le responsable du volet monitoring et évaluation toute en  demandant au conseil national des personnes handicapées, NCPD, de preparer des formations du personnel medical dans ce domaine.

Le centre de rehabilitation des personnes handicapées de Gahini demande aussi au ministère de la santé publique de plaider pour que les assurances médicales prennent en charge une partie des prothèse et autres appareils que les patients traités ont besoin.

“Ces appareils sont chers. Les moins chers coutent 30 mille Frw. Les chaussures aide-pieds peuvent les autres modèles de corps artificiels pour aider la structure naturelle handicapée à se tenir debout, à se déplacer et à travailler peuvent aller jusque même à plus de 120 mille Frw, voire même 1 million ou 2million de Frw. Vous comprenez que que c’est peut de personnes qui peuvent se procurer ces appareils en dur” détaille le chargé du service de fabrication de ces appareils, Mr Fidèle Butera.

Il souhaite aussi qu’il y ait un desk permanent chargé des questions des personnes handicapées au niveau du ministère de la santé publique.

“Il faut que les services qui traitent les personnes handicapées aient un desk permanent au niveau du ministère de la santé publique comme c’est le cas pour le Diabète, la Malaria, le Cancer, le VIH Sida et bien d’autres maladies. Comme ça, ce desk servirait d’interlocuteur et de porte parole des personnes handicapées” insiste la direction de ce centre de réhabilitation de Ganini.

Fondé en 1969, ce centre s’est spécialisé surtout dans l’operation chirurgicale des personnes présentant une malformation des os et des pieds.  Il conduit aussi des missions de sensibilisation au niveau des secteurs et cellules sur les droits des personnes handicapées.

En avril 2019, ce centre a inauguré de nouveaux locaux construit d’une façon moderne sur un financement de 1.5 milliards de Francs Rwandais.  Sa capacité d’accueil est de 50 lits d’hôpital et des centaines d’autres personnes qui sont opérées ou reçues en kinésithérapie par semaine.

Depuis 2010, plus de 4860 personnes handicapées ont été opérées et les operations réussissent à plus de 95% selon les statistiques des services médicaux.