Ils se sont confiés à un centre psychothérapeutique situé à Kigali au Rwanda.

Ce centre dénommé Réseau Africain pour la Paix, la Réconciliation et le Développement Durable “RAPRED Gir’Ubuntu” a été initié en juillet dernier spécialement pour venir en aide aux Burundais affectés par la crise de 2015.

Le fondateur est un prêtre Rwandais du centre Christus de Kigali. D’autres intellectuels, universitaires et médecins (réfugiés burundais) ont rejoint le projet.

Pour le moment, Père Innocent Rugaragu, responsable de ce centre,  indique que ce centre a déjà accueilli plus de 100 réfugiés burundais qui présentent des signes de traumatisme psychologique. Mais, le nombre peut être de loin supérieur car plusieurs préfèrent se faire selon ce centre.

“Nous constatons principalement des signes de traumatisme de trois sortes : Ceux qui résultent de tortures, d’emprisonnement, de coups et blessures, de la peur d’être tué, de k'exil et d’avoir perdu les leurs. Le second type de traumatisme est lié au manque de biens matériels et financiers, de la perte de leurs biens, de la pauvreté ainsi que le trauma de chômage. Enfin, il y a le traumatisme politique du fait qu’ils ne peuvent pas participer à la gestion de leur pays et le traumatisme spirituel car certains se disent que si leur pays les a lâchés c’est comme si Dieu ne les aime plus”, décrit cet homme d’église.

“Il y a même ceux qui nous disent qu’ils ne peuvent pas trouver sommeil car ils voient leur tortionnaire dans leurs rêves. D’autres affirment entendre des voix des leurs qui ont été tués", explique le prélat.

Après 4 séances d’écoute et d’aide psychologique, les patients retrouvent l'espoir de vivre. Dans le même centre des cellules de prières ont été créées pour les aider.

Le réseau africain pour la paix, la réconciliation et le développement durable ‘’Rapred-Girubuntu’’ intervient aussi dans le domaine économique, notamment en octroyant des micro-crédits aux personnes victimes de traumatismes. « Les bénéficiaires des micro-crédits sont souvent les plus touchés par le traumatisme et qui ont l’initiative d’aider les autres. On leur donne un capital de 300.000 francs rwandais » a fait savoir Père Innocent Rugaragu.

Une des femmes bénéficiaires de ces micro-crédits s’est lancée dans le commerce des chèvres dans la ville de Nyamata. Elle indique qu’elle mène à présent une vie meilleure. « Je n’arrivais pas facilement à trouver de quoi mettre sous la dent. Même si les problèmes ne manquent pas, la vie n’est plus comme avant. Il y a une nette amélioration. Par exemple, je n’ai plus de difficultés à payer les frais scolaires de mes enfants. Pour mieux s’auto-développer, il ne faut jamais s’isoler » .

Au total, 20 personnes dont 18 burundais et 2 rwandais ont déjà bénéficié de ces micro-crédits.

Le Centre Gir’Ubuntu se focalise pour le moment sur les nécessiteux des villes comme Kigali, Muhanga, Gisenyi et Nyagatare mais compte ouvrir des antennes dans les camps de réfugiés comme Mahama qui comptent plus de 58 000 Burundais.