La farine de patates douces constitue un atout pour l'industrie agroalimentaire
Kigali accueille la 11ème conférence de l’association africaine sur le développement des tubercules, (African Potato Association). Elle fait rencontrer des experts chercheurs agro-alimentaires, des agriculteurs, des partenaires de développement, des décideurs et des industriels de plus de 20 pays.
Tous ces experts et chercheurs agro-alimentaires convergent pour dire que la transformation de la patate douce en farine s'est révélée être l'un des moyens de diversifier les produits de boulangerie, d'éviter les pertes après récolte, de lutte contre l’insécurité alimentaire. et de fournir aux agriculteurs un marché prêt pour leurs produits.
Ces acteurs de la chaîne de valeur de la pomme de terre et de la patate douce soulignent que les patates douces, en particulier la variété orange, sont riches en énergie, en vitamines, en calcium et en fer, entre autres nutriments nécessaires à la lutte contre l’insécurité alimentaire.
Mme Maria Andrade, lauréate du Prix mondial de l'alimentation 2016 et sélectionneuse de patates douces au Centre International des Tubercules, a déclaré qu'il existe une formidable opportunité pour les produits de patates douces orange transformés.
“Nous devons donc diversifier notre utilisation de la patate douce, qui est actuellement inconnue. L’Afrique subsaharienne consacre 4,1 milliards de dollars aux importations de blé par an. C'est une énorme somme d'argent. Mais notre proposition est de remplacer la farine de blé par de la farine de patates douces orange”, a-t-elle déclaré.
Au Rwanda, des entreprises locales ont commencé à exploiter le potentiel de la farine de patate douce. Mr Sina Gérard, propriétaire de l'entreprise Urwibutso, a indiqué qu'ils utilisent déjà de la farine de patates douces pour la fabrication de biscuits et du pain.
“Nous fabriquons actuellement des biscuits et du pain à partir des patates douces et nous en exportons certains sur le marché européen. Et nous allons bientôt commencer à faire du jus avec cette récolte”, a-t-il dit.
L’Agence de recherche agricole, RAB, a déjà mis en place une équipe de chercheurs travaillant sur un projet de farine de patates douces.
“Il s’agit d’une initiative destinée à ajouter de la valeur à la patate douce et à assurer la pérennité des revenus, car on s’est rendu compte que lorsque les excédents sont importants, les prix chutent”, a précisé Dr Charles Bucagu, directeur général adjoint de cette Agence.
Le Directeur général de cette Agence RAB, Dr Patrick Karangwa, a lui indiqué que la production de pommes de terre et de patates douces au Rwanda avoisine 1 million de tonnes pour chaque culture en 2018.