Le Covid-19 et la campagne des 16 jours d'activisme contre les VBG
Généralement, la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est un évènement international qui a lieu chaque année. Elle démarre avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, et s’achève avec la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre.
Et le Covid-19…
En 2020, selon le Mécanisme pour l’Initiative de la Recherche de la Paix et du Développement, (MI-RPD), les violences, surtout domestiques, ont augmenté considérablement pendant cette période de lutte contre la pandémie du Covid-19 à cause de la pauvreté qui hante les familles ici et là en Afrique et dans le monde, sans oublier les conflits qui s’observent souvent pendant la période électorale.
“A l’heure d’une autre pandémie mondiale, le MI-RPD s’inscrit à intégrer la violence à l’égard des femmes et des filles aux plans d’intervention contre la Covid-19”, souligne Mr Jean Claude Sinzinkayo, représentant légal de cette organisation qui opèrent dans la région des Grands Lacs, Corne de l’Afrique et les pays limitrophes.
Le MI-RPD énumère les principaux facteurs de risque de la violence à l’égard des femmes et des filles à cause de cette pandémie.
“C’est notamment les pénuries de nourriture, le chômage, l’insécurité économique, la fermeture des écoles, les flux migratoires massifs et la menace de troubles civils, ont été́ exacerbés par la pandémie de Covid-19”, dira cette organisation.
Et de préciser que “les actes de violence envers les femmes et les filles se sont multipliés, en particulier les manifestations physiques, psychologiques, sexuelles et économiques de la violence domestique alimentées par l’insécurité́ alimentaire et économique dans les foyers et des conditions de vie”.
Tandis que les mesures de confinement introduites pour freiner la pandémie de Covid-19 forcent la population mondiale à se retrancher chez soi, on signale un peu partout dans le monde une hausse inquiétante des actes de violence à l’égard des femmes, une violence qui atteignait déjà̀ des niveaux pandémiques.
Quid des armes légères…
Dans plusieurs pays où le MI-RPD opère, les groupes armés font rage.
“Les pays les plus touchés sont la DRC, le Burundi, l’Ouganda, le Kenya et même dans certains coins de la Tanzanie et dans l’ile de Zanzibar. L’on ne peut ne pas mentionner les combats répétitifs qui ont lieu dans la province de Tigray en Ethiopie, les groupes terroristes en Somalie et dans d’autres coins comme en RDC, RCA, et dans la région frontalière entre la Tanzanie et la Zambie”, souligne Mr Jean Claude Sinzinkayo.
En plus, ajoute-t-il, “la naissance et la prolifération des groupes armés ici et là, surtout en RDC, RCA et Sud Soudan déstabilise surtout les femmes et les filles qui subissent des violences variées. L’on ne passera pas sous silence certaines personnalités dans les institutions de la sécurité qui usent de leur position et les outils de l’Etat pour faire violence aux femmes et aux filles que ce soit celles qui sollicitent leur secours ou celles vivant dans les alentours”.
D’après le MI-RPD, Tous ces problèmes donnent place à la violence basée sur le genre, car “là où sévissent de tels désordres, la loi est bafouée et la violence prend le devant”.
Cependant, le Secrétaire Général de l’ONU avait lancé un appel au monde entier d’arrêter la guerre car elle est la source de tous les maux variés. L’Union Africaine, elle aussi, avait accordé une période d’amnistie, tout le mois de septembre, qui devait se terminer avec cette année pour les détenteurs des armes illicites afin qu’ils puissent les remettre sans peur d’être poursuivis par la loi. Celle-là était une autre voie qui devrait contribuer à arrêter les violences basées sur le genre et sur les armes.
Dans le but de prévenir et d’éliminer la violence à l’égard des femmes et des filles partout dans le monde, le MI-RPD en collaboration avec le réseau international de lutte contre les armes légères, IANSA, ont lancé une campagne « Tous UNiS » où ces organisations invitaient les gouvernements de la Région des Grands Lacs, la corne de l'Afrique et les pays limitrophes, les organisations de la société civile, les organisations féminines, les jeunes, le secteur privé, confessions religieuse à unir leurs forces pour lutter contre la pandémie mondiale de violence subie par les femmes et les filles.
Le MI-RPD en collaboration avec l’IANSA, s’aligne sur les activités des 16 Jours d’activisme du système des Nations Unies qui ont débuté le 25 novembre, sous le thème mondial pour 2020 : “Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez”.