Les élections présidentielles fixées en mai 2020 au Burundi
La commission électorale nationale indépendante burundaise a fixé date du premier tour de l'élection présidentielle de 2020 au 20 mai, cinq ans après le début d'une crise ayant débuté avec sa candidature précédente.
Le premier tour de cette présidentielle a été couplé aux élections législatives et communales, alors que l'éventuel deuxième tour de la présidentielle a été fixé au 19 juin et la prestation de serment du président élu au 20 août, selon un calendrier publié par la CENI.
La Ceni l’a annoncé ce vendredi 28 juin devant ses partenaires nationaux comme les membres des partis politiques, les représentants des organisations de la société civile et des confessions religieuses de même que les partenaires internationaux, en l'occurrence les représentants du corps consulaire et diplomatique accrédités au Burundi et certaines organisations internationales.
Les sénatoriales auront lieu le 20 juillet et le 24 août 2020 auront lieu les collinaires.
Néanmoins le président de la CENI a mis en garde les politiciens.
''Même si nous vous communiquons le calendrier c'est encore tôt pour battre campagne. La période de propagande n'est pas encore arrivée, " a déclaré Pierre Claver Kazihise.
Le président burundais avait toutefois surpris les observateurs en assurant qu'il ne se présenterait pas à sa propre succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution adoptée en 2018 le lui permet.
"Ces élections seront un non-événement qui ne va pas amener une solution à la crise qui assaille notre pays depuis 2015", a réagi un opposant en exil. "Le Burundi va plutôt continuer à s'embourber un peu plus dans la crise" a-t-il ajouté avant d’évoquer "une nouvelle fuite en avant".
Selon lui, le président Pierre Nkurunziza fonce "vers ces pseudo-élections en excluant l'opposition externe, après avoir refusé toute négociation avec nous", se référant à l'échec du dialogue interburundais de sortie de crise.
Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat.
Il avait été réélu en juillet de la même année. Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale, qui a ouvert une enquête.