oct
29
2017

Les familles ne mangent pas à leur faim

A l’ occasion de la semaine dédiée à la journée mondiale de l’alimentation, Burundi Eco s’est entretenu avec les habitants de la capitale sur la question liée à l’alimentation. Le constat a été que suite à la pauvreté qui hante la population, la situation alimentaire est précaire. Avoir même un seul repas par jour devient de plus en plus difficile pour certains.

A l’ occasion de la semaine dédiée à la journée mondiale de l’alimentation, Burundi Eco s’est entretenu avec les habitants de la capitale sur la question liée à l’alimentation. Le constat a été que suite à la pauvreté qui hante la population, la situation alimentaire est précaire. Avoir même un seul repas par jour devient de plus en plus difficile pour certains.

Il est 7h 15 min ce mardi 17 octobre 2017 quand  Burundi Eco arrive dans la concession de Mme Christine Hatungimana, une cultivatrice  mère de neuf enfants. Assise devant sa maison, les mains posées sur les joues, signe de désespoir. Elle se demande où elle va trouver de quoi nourrir ses enfants. Elle indique que les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter. « Je ne vois pas comment gérer cette situation. J’ai une famille nombreuse composée de 13 personnes. Ces dernières consomment  5 kg de farine de manioc dite ’’Inyange’’ qui est considérée comme la moins chère.

Les cantines scolaires, un remède

Mme Hatungimana fait savoir qu’elle prépare la pâte de manioc, car c’est l’aliment le moins cher .Elle ajoute que son pouvoir d’achat ne lui permet pas de s’approvisionner en aliments de luxe. Elle déplore le fait que ses enfants ne vaquent pas normalement à leurs activités scolaires suite à la faim. Les enfants tombent souvent malades. Ils souffrent de la malaria. Mme Hatungimana souhaite que l’Etat instaure le système de cantines scolaires en Mairie de Bujumbura comme on le fait dans certaines provinces afin de remédier à ce défi.La troisième Enquête Démographique et de Santé au Burundi (EDSB-III) de 2016-2017 indique que les enfants du milieu rural sont affectés par le retard de croissance que ceux du milieu urbain. Elle ajoute que six enfants vivant en milieu rural sur dix, soit 59 % souffrent d’un retard de croissance contre 28 % de ceux vivant en milieu urbain. La forme sévère atteint 27 % des enfants résidant en milieu rural contre 9 % des enfants résidant en milieu urbain. La prévalence de la malnutrition chronique est légèrement plus élevée parmi les garçons que parmi les filles (59 % contre 52 %), poursuit l’enquête.

C’est rare d’avoir trois  repas par jour

Autrefois nous mangions trois fois par jour. Actuellement, indique une dame qui a requis l’anonymat, ma famille a la chance de manger deux fois par jour, mais nous privilégions la farine de manioc dite ‘’inyange’’ car elle est moins chère.

La problématique de l’alimentation déficiente n’a pas épargné les étudiants. Gabriel Bizimana est étudiant à l’Université des Grands Lacs (UGL). Il vit dans le quartier Kajiji en commune urbaine de Muha. Il partage avec ses deux amis une chambrette d’à peu près 2 m sur 2 m. Pour lui, la question de l’alimentation n’est pas d’actualité. Il précise que depuis qu’il a quitté le toit familial pour l’université, ses habitudes alimentaires ont changé .Toutefois, il précise que pour faire face à cette situation, lui et ses amis ont changé de mode de vie. « Nous constituons un stock mensuel de 30 kg de farine de manioc et 7 kg de riz. La consommation est modérée. Nous consommons trois quarts de kg de riz ou de farine de manioc accompagnés de 0,5 kg de haricot par repas. Cela dans le but de diminuer les dépenses et  ainsi vaquer à nos activités », précise-t-il. Il s’inquiète qu’une fois que les prix continueront à augmenter, la situation deviendra insupportable et les gens seront victimes de la mauvaise alimentation. Rappelons que la journée mondiale dédiée à l’alimentation est célébrée le 16 octobre de chaque année. Cette année, elle a été célébrée sous le thème « Changeons l’avenir des migrations. Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural ».

burundi-eco.com

 

  • ffffffffff.jpg

    Une femme en train de laver des ustensiles de cuisine : « Ma famille a la chance de manger deux fois par jour, mais nous privilégions la farine de manioc dite ‘’inyange’’ car elle est moins chère ».
  • ssssssssss.jpg

    La situation alimentaire est précaire au Burundi.
Langues: 
Genre journalistique: 
Thématiques: 

Partager