Manque criant de bois de chauffage au camp de réfugiés burundais de Mahama
Chaque matin, des milliers de réfugiés de Mahama demandent la permission de sortir. Ils prennent le chemin vers les forets proches de ce camp pour chercher du bois de chauffage.
Nous avons rencontré une ligne d’hommes et femmes à l’entrée du camps. Ils revenaient de ces forets. Ces hommes, femmes, vieux et jeunes disent qu’ils sont fatigués de ce trajet journalier.
“Voila que nous revenons à 13h alors que nous sont partis avant 7h du matin. Nous parcourons pas moins de 40 km à pied à la recherche du bois qui ne peut être utilisé qu’une journée. C’est donc un calvaire quotidien”, indiquent deux hommes portant des tas de bois sur la tête.
Pas plus loin, une femme d’une cinquantaine d’années. “Plusieurs fois, je dors sans manger avec mes enfants car n’ayant de bois pour cuire la nourriture que le HCR me donne. Du haricot? j’ai déjà oublié son gout car il prend beaucoup de temp pour être cuit et donc je ne peux pas avoir ces combustibles”, se lamente-t-elle, elle aussi avec du bois sur la tête.
Ils soulignent que le bois de chauffage est devenu de l’or dans ce camp. “Moi je vais vendre ce tas à un prix variant entre 1300 et 1500 Frwa. Mes clients sont les personnes âgées qui ne peuvent pas aller dans les forets. Elles vendent une partie de ce qui leur est dû comme provision du HCR pour acheter du bois de chauffage”, explique un autre jeune homme qui porte un tas un peu considérable par rapport à ses compatriotes.
L’administration du district de Kirehe où est installé ce camp accuse ces réfugiés de détruire l’environnement.
“C’est d’ailleurs pourquoi des fois nous sommes battus ou emprisonnés par les administratifs à la base”, rétorquent ces burundais.
Mr Pasteur J.Bosco Kwibishatse, président du comité de ces réfugies burundais lance un appel pressant au HCR et à ses partenaires pour que ces personnes soient approvisionnées en bois de chauffage.
“Ce manque de combustible vient de durer environs 4 mois. Nous sommes vraiment malheureux. Des gens ne mangent plus alors qu’ils ont à manger. Auparavant, on nous donnait des stères de bois de chauffage. Mais pour le moment, nous avons été informés que le HCR veut remplacer ce système par des gaz. Mais plus ça traine, plus nous mourrons lentement”, regrette-t-il.
Le HCR et le PAM tranquillise ces réfugiés que cette question de manque de combustible est déjà connue et qu’elle trouvera solution incessamment.
Le Rwanda heberge plus de 70 000 réfugiés burundais. Plus de 60 000 sont installés au camp de Mahama à l’est du pays.