Mettre la presse à genoux
Le verrouillage de l’espace public vient de monter d’un cran. Pour la première fois, depuis sa création, la Maison de la Presse a été littéralement prise d’assaut par des éléments de la police. Objectif : mettre fin à la synergie des médias qui fait la fierté de notre presse . Lors d’une synergie, plusieurs radios travaillent ensemble au grand bonheur de la population. L’impact est maximal. On peut donc comprendre que l’unité des médias burundais gêne. Hier, trois ministres, s’étaient rendus au siège de la Radio Publique Africaine « pour la fermer ». Mais face à la grogne de la rue, ils ont reculé. La RPA a été empêchée de couvrir en direct les événements. Aujourd’hui, les radios indépendantes ne peuvent plus émettre sur tout le territoire, leurs antennes relais ont été arrêtées. Des exactions sont signalées, des personnes tuées par des éléments armés, comme cette nuit à Mutakura (nord de la ville) et, grâce à la presse, cette tragédie ne se joue pas à huis clos. Ce qui vient de se passer à la Maison de la Presse fait partie d’un plan bien mûri : fermer, mettre la presse indépendante à genoux.