fév
07
2019

Nakivale-Ouganda: Plus de 5000 enfants Réfugiés Burundais non scolarisés

A l’entrée du camps de réfugiés de Nakivale en Ouganda, on est accueilli par un seul slogan. Des enfants du primaire et du secondaire crient à tout passant “nous voulons aller à l’école”. Ils témoignent qu’ils n’ont pas encore vu le banc de l’école depuis leur exile en 2015.

 

“Moi je viens de passer 2 ans sans étudier” témoigne une fille de 15 ans qui indique avoir laissé ses etudes secondaires en 9ème année à Bujumbura. Son amie, lui vient de passer 3 ans. Elle faisait l’école paramédicale au Burundi. Plus loin, un garçon de l’âge de l’adolescence. “ Cela va faire bientôt 4 ans que je ne fréquente pas l’école” dit-il, aisément comme si rien n’était.

 

“C’est finalement devenu chose normale pour nous” laissent-ils entendre quand on les demande leur sentiment après tant d’années sans étudier.

 

Ils ne sont pas les seuls à avoir la nostalgie du banc pupitre de l’école. Selon les responsables burundais du camp de Nakale, le nombre s’élève à plus de 5000 enfants.

 

Les parents n’en reviennent plus.

 

“Cela fait 4 ans que je suis ici. Je vous jure que mes 4 enfants n’ont pas encore repris le chemin de l’école. C’est dommage et je ne suis pas la seule. Nous assistons impuissamment à la délinquance de nos chers enfants” s’indignent une mere d’une cinquantaine d’années.

Même constat amer pour cet homme. “ Tous mes enfants faisaient l’école secondaire au Burundi. Mais pour le moment  ils sont avec moi à la maison car les frais scolaires sont exorbitants”.

 

Exorbitant? oui, répond un autre parent. Un seul écolier peut payer entre 150 et 250 mille Shillings Ougandais (45$-75$) par trimestre, tandis que un élève peut payer entre 400 et 600 mille Shillings Ougandais (100$-180$) par trimestre. “Aucun réfugié ne peut pas avoir cet argent” indiquent ces parents.

 

Une âme charitable au secours d’une goute dans l’océan

 

C’est la Fondation Joseph Nishirimbere basée aux USA. Elle est d’origine burundaise, composée des descendants du feu Joseph Nishirimbere de la province de Ratana au sud du pays. Depuis Septembre 2018 cette fondation vient en aide aux enfants réfugiés qui vivent en Ouganda et au Rwanda.

 

« Notre objectif est que tous les enfants réfugiés burundais suivent des études. Ce n’est pas normal que nous, nous soyons en Europe ou aux USA, que nos enfants fréquentent des écoles de luxe alors qu’il y a des milliers de nos compatriotes burundais qui ont abandonné leurs études en raison de leur situation de réfugié », indique Egide Nimubona, un représentant de la fondation.

 

Pour cette année scolaire qui vient de commencer en janvier en Ouganda, cette fondation assiste plus de 300 enfants du primaire et secondaire à Nakivale et à Kampala.

 

Meme si c'est un petit nombre par rapport au necessiteux, les beneficiaires s'en rejouissent. "C'est en tout cas un ange qui nous est apparu" disent-ils.

 

Egide Nimubona, représentant de cette  fondation, tout comme les réfugiés burundais en Ouganda, ils s’accordent pour dire qu’une seule âme charitable ne peut pas atteindre ce monde non scolarisé. Ils lancent un appel vibrant à tout bienfaiteur pour aider ces enfants burundais, victimes de leur situation de réfugiés.

 

Le camp de Nakivale herbage plus de 30 mille réfugiés burundais dont la moitié est en âge scolaire.

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