oct
07
2015

Non-lieu pour le présumé génocidaire Abbé Munyeshyaka : La justice française lance un affront aux survivants du génocide des Tutsi

Wenseslas_Muny1.jpg

A. Munyeshyaka, pistolet sur la hanche, ce qui n’a pas pu passer inaperçu à la rare presse pendant le genocide

Vingt ans après le début de l’enquête, la justice française a prononcé un non-lieu au bénéfice du prêtre Wenceslas Munyeshyaka, premier Rwandais visé par une plainte en France pour le génocide contre les Tutsi en 1994.

"Il n’y a pas de doute. Nous osons avancer que la décision de la Cour de Paris innocentant le prêtre rwandais est mue par des considérations politiques parce que la France a joué un rôle dans la préparation du génocide des Tutsi rwandais de 1994. Elle a formé et entraîné les miliciens INTERAHAMWE et l’armée rwandaise d’alors, ceux là même qui ont commis ce génocide. Elle a, en plus, fourni les armes aux génocidaires et pour finir, elle a créé une zone turquoise sûre pour ces Interahamwe afin qu’ils puissent prendre tout leur temps pour se réfugier", a déclaré J.D Bizimana, l’actuel Secrétaire Exécutif du CNLG (Commission Nationale de Lutte contre le Génocide).

Dans sa paroisse de Gisors, il bénéficie de forts soutiens de l’évêque de la circonscription. Comme au Rwanda où il est impossible de condamner pour génocide un évêque ou un abbé, il est encore plus facile de protéger un abbé présumé génocidaire à plus de dix mille Kilomètres.

Cet officiel rwandais trouve que ni la justice ni les politiciens français, aucun d’entre eux n’a intérêt à mener une justice équitable pour les présumés génocidaires rwandais qui sont établis sur le sol français. Dans cette France, on a peur de tels procès qui pourront à la longue dégager le vrai rôle, la participation de la France officielle de ce temps-là dans le génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda, a-t-il ajouté.

Installé en France après le génocide, le prêtre, qui était vicaire d’une paroisse à Kigali, était notamment soupçonné d’avoir livré des civils tutsi aux milices hutus et accusé d’avoir encouragé ou commis des viols. Cet abbé ne cachait pas son côté frondeur dans les temps forts du génocide en se trimbalant, un pistolet sur la hanche, ce qui n’a pas pu passer inaperçu à la rare presse de ce temps-là.

Ce non-lieu, conforme aux réquisitions du parquet de Paris, peut encore être contesté par les parties civiles devant la cour d’appel, rapporte la RFI.

IGIHE 

  • Wenseslas_Muny1.jpg

    A. Munyeshyaka, pistolet sur la hanche, ce qui n’a pas pu passer inaperçu à la rare presse pendant le genocide
  • Wenseslas_Muny2.jpg

    Abbé Munyeshyaka accusé d’être très actif dans les réunions de comités d’élimination des Tutsi réfugiés dans sa paroisse, Sainte Famille, en plein centre de Kigali. Ici avec un officier de l’ancienne armée de Habyarimana
Langues: 
Genre journalistique: 
Thématiques: 

Partager