Plus de 100 jeunes universitaires de la région des grands lacs à l’école du Droit Humanitaire International
Depuis lundi de cette semaine, il se tient à Kigali au Rwanda une formation sur le Droit Humanitaire International et les Droits de l’Homme. Prennent part à cette séance qui va durer une semaine plus de 160 participants dont plus de 100 jeunes universitaires ainsi que des experts et professeurs de droit pénal international.
Selon l’ONG International “Initiatives pour la Paix et les Droits de l’homme”, qui opère avec le Comité pour le Concours Grands Lacs (CCDL), bon nombre de pays de la région de l’Afrique des Grands Lacs ont traversé et/ou continuent de subir des crises et guerres d’où la nécessité de la notion du Droit des conflits armés.
“Ces jeunes sont des futurs juges/magistrats, avocats, procureurs et professeurs. Donc nous avons jugé bon de leur offrir un cadre d’étude, pour que demain ils puissent mieux se positionner en cas de crimes de droit humanitaire international. Nous insistons sur la prévention, mais si jamais ces crimes se commettent, les auteurs doivent avoir une justice équitable” a indiqué Dr Elvis Mbembe Binda, coordinateur de ce programme de formation.
Les bénéficiaires de la formation sont originaires de 30 universités de six pays à savoir le Burundi, le Rwanda, la RDC, le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie.
D’après Bénoït, un universitaire de Bujumbura, “le Droit Humanitaire International est plus important d’autant plus que beaucoup de crimes contre l’humanité et assassinats extrajudiciaires se commettent en tant de guerre”. Et d’ajouter qu’il y a plusieurs groupes rebelles installés à l’Est de la RDC qui créent une situation tendue sur les frontières du Burundi, du Rwanda et de l’Ouganda, ce qui peut, selon lui, engendrer des situations dramatiques.
Pour son compatriote Jean Claude, “ce droit de l’homme connexe au droit humanitaire international devait être interpellé dans la crise politique qui a secoué son pays depuis 2015”. “Des violations graves de droit de l’homme ont été commises’’ a-t-il dit.
Et David, de l’université de Lubumbashi en République Démocratique du Congo, l’Est de son pays connait plusieurs victimes de crimes de Droit Humanitaire International.
“Nous devons être des voix des victimes de ces crimes internationaux qui se commettent chez nous. La position géostratégique de la RDC et son sous sol riche en minerais font d’elle une région convoitée. Et les pays limitrophes qui y ont des groupes rebelles ou qui traversent les frontières pour combattre ces rebelles doivent être contraints à apporter des réparations aux victimes” fait-il remarquer.
Quand à Godfrey, de l’université du Rwanda, le droit humanitaire en tant de conflits est d’une importance capitale car, dit-il, il assure la protection des personnes vulnérables tels que les femmes, les enfants, les handicapés, les réfugiés et bien d’autres.
Ces jeunes étudiants en faculté de droit sont unanimes que cette notion devrait s’étendre sur des politiques, des armées régulières et des groupes rebelles.
Coté organisateurs, le souhait est fondé.
“ Nous avons commencé avec les étudiants de la faculté de droit et leurs professeurs mais nous y associons aussi des diplomates, des politiques et nous comptons élargir le module sur les armées ou groupes rebelles. La raison est simple, toutes les parties en conflits sont tenues de respecter ce droit humanitaire c’est à dire la protection des civiles et d’autres personnes qui ne font pas partie de ces conflits” a tenu à préciser Dr Dr Elvis Mbembe Binda, coordinateur de “Initiatives pour la Paix et les Droits de l’homme”.
Ce genre de formation sur le Droit Humanitaire International et les Droits de l’Homme est dispensé depuis 2013. Les étudiants retrouvent aussi un concours de plaidoirie sur des thématiques choisies qui sont sanctionnées par divers prix.