jui
15
2019

Plus de 50.000 enfants secourus dans 25 ans d’existence de la Maison Shalom

La Maison Shalom se prépare pour souffler ses 25 bougies au mois de septembre cette année.

 

Fondée en 1993 en milieu d’une crise fratricide au Burundi, elle est l’imagination de madame Marguerite Barankitse.  Elle-même rescapée, elle a d’abord reçu 25 enfants orphelins, de toute ethnie confondue à Ruyigi, à l’Est du pays.

 

25 ans après, cette organisation, appelée aussi famille par sa fondatrice, a secouru plus de 50.000 enfants. Plusieurs d’entre eux sont devenus des adultes chefs de familles, des docteurs, chefs d’entreprises, officiers de l’armée ou de la police et haut cadre de plusieurs institutions du pays.

 

“C’est en tout cas une fierté pour moi, une mère qui a élevé ceux qui grandissent et qui se prennent en charge” souligne Mme Marguerite Barankitse d’une voix souriante.

 

La crise politique qui secoue le pays n’a pas laissé de coté la Maison Shalom

 

Sa fondatrice a été mis sur la liste de 34 présumés putschistes recherchés par la justice burundaise.

 

“Cela ne me décourage pas du tout. J’ai fui et je suis partie avec tout en fait. L’esprit de l’amour qui anime le moteur est toujours là, même en exil, si non j’aurai dû choisir de rester en Europe en Luxembourg” précise Barankitse, dans un ton plutôt rassurant.

 

Cependant, dans une conférence de presse inaugurale des festivités, animée la semaine dernière, cette femme d’une soixantaine d’année regrette une chose.

 

“Je les ai élevé, ils ont bien mangé et étudié, ils sont devenus de grands hommes, mais ce sont eux qui ont détruit leur Maison Shalom. Tout au moins, ils auraient du protéger leur famille, la maison mère” indique-t-elle.

 

A la question de savoir si cette organisation a porté plaintes contre ceux qui auraient spolié ses biens matériels et financiers, madame Barankitse demande plutôt aux défenseurs de droit de l’homme de le faire au nom de la population bénéficiaire de ses prestations.

 

Les couts sont estimés à des centaines de milliards de francs burundais.

 

“Oui nous avons perdu des biens, des finances, des écoles, des hôpitaux etc. Mais moi je pense plutôt que ces biens n’appartenaient pas à la Maison Shalom mais plutôt aux burundais, rwandais, congolais, tanzaniens…qui se faisaient soigner chez nous. Ce sont eux qui ont en fait perdu l’espoir et qui devraient se plaindre. Ou bien des défenseurs des droits humains devraient se saisir et dire au gouvernement burundais que cela ne se fait pas” dit-elle.

 

Réalisation en exil

 

 

 

Depuis 2015, cette organisation s’est installée en exil à Kigali au Rwanda.

 

“Nous avons toutes les facilités d’opérer dans ce pays. Et cela nous a permis de venir en aide à plus de 2.000 personnes, essentiellement des jeunes gens qui font leurs études primaires, secondaires et universitaires. Il y a aussi de petits enfants qui font la maternelle. A cela s’ajoute des bénéficiaires des micro-crédits” a indiqué M.Emery Emerimana, chargé de la communication à la Maison Shalom.

 

“25 ans d’existence, 25 ans de vie”

 

Le directeur-pays au Rwanda, est aussi le produit fini de cette organisation burundaise.

 

“Pendant ces 25 ans, des vies ont été sauvées. Moi même, je suis un enfant de la Maison Shalom. Je suis en fait le résultat de ses réalisations. Et je suis père de famille, bien habillé, en cravate et je suis devenu son directeur-pays. L’inimaginable en fait pour moi en 1993” témoignage accablant de M.Richard Nijimbere.

 

La présidente de la Maison Shalom n’a pas manqué de demander à la jeunesse des s’atteler aux travaux de développement et de ne plus avoir une dent contre le passé plutôt de conjuguer les efforts pour construire le futur.

 

“J’ai vécu presque toutes les crises qui ont secoué notre pays depuis l’indépendance, et la leçon que j’ai tiré c’est que celle de 2015 nous m’a laissé des souvenirs que ce n’est pas une ethnie qui tue ou qui exile des gens mais c’est plutôt un gouvernement mal géré donc un mauvais leadership. Pour le moment, les réfugiés sont de toutes les ethnies, ce qui n’était pas le cas en 19972 ou en 1993” analyse-elle.

 

Madame Marguerite Barankitse, lauréate de plus d’une dizaine de prix et de titres de distinction honorifique pour son travail de défenseur de droit des orphelins et des réfugiés a tenu à préciser que le centre Oasis of Peace qui abrite cette organisation pourra devenir  un Centre de formation pour la paix, la réconciliation et la prévention des Conflits dans la région des grands lacs.

 

Autre perspective de la Maison Shalom, l’établissement d’un centre de santé  “pour soigner les réfugiés”.

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