fév
22
2019

Rwanda-Kigali: Une réfugiée Burundaise-vendeuse de viande gagne sa vie

Elle s’appelle Béatrice N. Quand elle a quitté son pays en 2015, il ne restait qu’une année académique pour qu’elle obtienne son Diplôme de Licence dans l’une des universités de Bujumbura.

 

“Comme je suis jeune et que d’une façon ou d’une autre, j’ai pris part aux manifestations de 2015, je me suis sentie en insécurité et j’avais peur de subir des sorts qui ont été infligés à mes amis ou camarades de classe: la mort ou la prison. Et donc j’ai fui” dit-elle.

 

Arrivée en exil, cette jeune fille de 30 ans est obligée d’aller vivre dans une famille. Mais là, elle manque presque de tout. Raison pour laquelle elle a embrassé un métier qui n’est pas jadis réservé aux femmes.

 

“ En tout cas, ce n’était pas dans mes rêves, je ne me suis même pas imaginé une seule seconde que je me retrouverai en train de couper de la viande. Mais c’est le tournant de la vie” témoigne-t-elle.

 

Elle est consciente que  l’exil est une autre forme d’école. “Là où je vivais, ils ne pouvaient pas satisfaire à tous mes besoins, en tant que fille adulte. Donc je devais m’arranger et trouver une solution. Laquelle? Un métier que les autres de mon genre ne fait pas pour attirer l’attention de la clientèle” indique-t-elle.

 

Elle indique que au debut de sa carrière, elle ne se sentait pas à l’aise car plusieurs fois des gens lui conseillaient d’abandoner ce travail qui, pensaient-ils,  ne l’honore pas en tant qu’une jeune fille élégante.

 

Selon cette burundaise, c’est un métier qui exige le courage et détermination. “Il y en a de ceux-là qui sont revenus par après pour me demander du travail” dit-elle en rigolant.

 

C’est elle qui doit aussi couper en petits morceaux ces viandes pour les vendre. Soit elle utilise des couteaux, machettes ou même une machine spécialisée pour morceler les os.

 

 

Par jour, si l’atmosphère est bonne, sa petite boucherie installée à Kigali peut écouler de 20 à 30 Kg de viande en raison de 2000 Frwa le Kg. A l’intérieur de cette boucherie on y trouve aussi des poissons de toute sorte, de viande de chèvres ou vaches et des poulets.

 

Pour le moment Beatrice affirme qu’elle gagne sa vie petit à petit. Elle parvient à payer son loyer, faire vivre ses petits frères et sa famille qui vit au Burundi. Bientôt elle entend recommencer ses etudes universitaires au Rwanda.

 

Elle demande à d’autres réfugiés de ne plus sous-estimer un métier, si du moins il peut les aider à gagner leur vie.

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