Le Conseil rwandais pour l'agriculture (RAB) a exhorté les agriculteurs à accroître la production de blé afin d'atteindre l'objectif de planter la culture sur 95 000 hectares d'ici fin 2019 dans l'ensemble du pays. Mais le problème de marché reste un défis.

Thomas Nzeyimana, un cultivateur de blé du secteur de Nyankenke, district de Gicumbi, au nord du Rwanda. Il a déclaré qu'il avait commencé à cultiver du blé en 2001.

Il gagne actuellement environ 2 millions de francs rwandais avec du blé cultivé sur 2,5 hectares et emploie 12 travailleurs permanents.

«J'ai acheté plus de terres d'une valeur de 6 000 000 Frw. J'ai également formé des agriculteurs à la culture du blé dans la cellule de Rwagihura. Je cultive généralement du blé pendant les saisons agricoles A et B », a-t-il déclaré.

Nzeyimana cultive du blé sur 1,5 hectare en cette saison B. Il a l'intention de planter 150 kg de semences, dont il espère récolter 3,5 tonnes.

«Le marché de nos produits est un problème. Je le récolte et le stocke habituellement afin de le vendre plus tard à un bon prix. La saison dernière, j'ai récolté 1,2 tonne et gagné 600 000 Frw après avoir injecté au maximum 200 000 Frw », a-t-il ajouté.

Le Dr Mark Cyubahiro Bagabe, directeur général du RAB, a lancé cet appel vendredi dernier, lors du lancement de la saison culturale  2017B dans le district de Gicumbi, au Nord du pays.  Là, des agriculteurs et des responsables agronomes ont planté du blé sur 35 hectares dans la cellule de Rwagihura, secteur de Nyankenke.

Les administratifs et agronomes ont déclaré que la variété de blé plantée, "Njoro", était résistante au vent et à la sécheresse, tout en offrant un rendement élevé.

Il peut produire plus de 4 tonnes de blé par hectare contrairement au précédent qui ne pouvait produire que 2 tonnes par hectare.

Selon eux, l'objectif est de cultiver des variétés de blé pouvant produire 7 tonnes par hectare.

«Nous avons besoin que les agriculteurs augmentent leur production de blé en adoptant de nouvelles variétés demandées par les usines. D'ici 2019, nous aurons atteint l'objectif de culture du blé sur 95 000 hectares à travers le pays, mais cela nécessite de planter 9 600 tonnes de semences », a déclaré Bagabe.

Il a observé que, contrairement à d’autres cultures, le blé n’est cultivé que dans les régions montagneuses du pays.

Selon les chiffres, le Rwanda a récemment planté plus de 55 000 hectares de blé dans 11 districts du pays.

Le maire du district de Gicumbi, Juvénal Mudaheranwa, a fait écho aux plaintes des agriculteurs concernant l’absence de marché.

L’usine de transformation de Pembe dans la région a rejeté le blé des agriculteurs, affirmant que leurs variétés ne respectaient pas les normes de l’usine.

«Nous avons aujourd'hui planté une variété de semences importée du Kenya. Récemment, nous avons développé dix nouvelles variétés au centre de recherche RAB qui seront bientôt sur le marché afin de compléter les autres que nous avons, en particulier celles importées. Les agriculteurs devraient adopter les semences souhaitées par les usines et augmenter leur production », a ajouté Bagabe.

Il a promis que des multiplicateurs de semences seraient formés, ajoutant que le RAB envisage d'établir d'autres stations de recherche dans le district de Gicumbi.

Dans trois ans, nous voulons que le problème de la disponibilité des semences soit résolu, a-t-il déclaré.

Le gouverneur de la province du Nord, Jean-Claude Musabyimana, a exhorté les agriculteurs à récolter l'eau de pluie afin qu'elle puisse être utilisée pour irriguer leurs cultures pendant la sécheresse.

Au total, le pays importe 123 000 tonnes de blé par an.

En 2014, la Banque mondiale a octroyé au Rwanda et au Burundi une subvention de 300 000 USD pour soutenir les efforts visant à accroître la production de blé. L'argent devait en partie être dépensé en subventions sur les intrants.