Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a introduit une assistance en espèces (monnaie locale) partielle dans le camp de réfugiés de Mahama au Rwanda. Ce programme est opérationnel depuis  octobre 2018. Chaque réfugié reçoit 5 400 Frwa par mois (6 dollars US).

Ce système touche plus de 58 000 réfugiés qui vivent dans ce camp. Une famille qui a le plus de membres est plus avantageux.

Ils retirent l’argent mensuel à un agent de banque du camp de Mahama. “Nous utilisons cet argent pour pour acheter de la nourriture de nos choix sur les marchés locaux, à fin de pouvoir changer l’alimentation journalière.” indique un de ces réfugiés.

Pour que les réfugiés burundais continuent de bénéficier d'un régime alimentaire équilibré et nutritif, le PAM leur fournit également une assistance alimentaire partielle en nature. En plus de l'argent, les réfugiés burundais reçoivent chaque mois 5,1 kg de mélange de soja et de maïs enrichi et de haricots.

«Depuis que nous recevons une aide financière du PAM, la famille mange de nouveau le même aliment que celui que nous avions l'habitude de manger au Burundi: pommes de terre, légumes et bananes. Cela donne un avant-goût de la maison », explique ce burundais, père de 5 enfants.

L'aide en espèces fournie par le PAM permet aux gens de décider ce qu'ils veulent manger et d'acheter des aliments qu'ils ne recevaient pas auparavant.

«Les aliments que nous recevions auparavant se limitaient au maïs, aux haricots, au mélange maïs-soja, à l'huile végétale et au sel. Grâce à cette aide financière, nous pouvons désormais acheter les aliments et les quantités que nous aimons et même couvrir d'autres dépenses urgentes», ajoutent d’autres burundais.

Cependant, ces burundais estiment que l’argent qu’ils reçoivent se volatilise des fois dans d’autres besoins autre que ceux à quoi l’argent est destiné.

“Quand un réfugié tombe malade, il doit utiliser cet argent pour acheter de la nourriture qui lui convient. Et aussi une grande partie de cette somme va dans l’achat du bois de chauffages. Nous l’utilisons aussi pour acheter des vêtements de nos enfants car l’aide en vêtements est presqu’oubliée” se lamentent ces réfugiés.

Ils demandent que la somme d’argent et la quantité d’aide en nature soient revues à la hausse.

Une étude menée en 2015 par une équipe de chercheurs du World Food Program et de l'Université de Californie à Davis a démontré que l'assistance aux réfugiés avait un effet positif sur l'économie locale dans laquelle ils vivent.

Plus de 100 nouveaux boutiques d'alimentation ont été ouverts dans le camp de Mahama depuis le lancement du programme de paiement en espèces en octobre 2018.

Selon le PAM, d’ici fin 2019, l'aide alimentaire en nature sera complètement interrompue dans les camps  réfugiés au Rwanda.