Rwanda-Médias: Des femmes, moins nombreuses au micro
Selon le dernier rapport du Haut Conseil des Médias au Rwanda (MHC), le nombre de femmes (filles) dans le secteur des médias est de loin inférieur à celui des hommes.
Sur trente quatre radio émettant depuis le Rwanda, deux seulement sont dirigées par les femmes, sur 14 télévisions reconnues par l’autorité de regulation des médias (MHC) aucune d’elle elles ne connait pas de femme au poste de directeur.
Kigali compte aussi 36 organes de presse écrite. Le rapport de MHC démontre que 7 seulement sont tenus par les femmes et sur 84 organes de presse en ligne, 12 sont de sexe féminin.
Le Rwnada compte près de 990 journalistes accrédités jusqu’au mois de mars 2019, les hommes sont au nombre de 749 et les femmes sont au nombre de 240.
Cette situation met mal à l’aise l’Association Rwandaise des Femmes de Médias (ARFEM). Dans une conférence sur l’égalité de genre dans les médias, organisée par cette association, le secrétaire exécutif du Haut Conseil des Médias, Peacemaker Mbungiramihigo a souligné que les femmes et filles ne montrent pas un engouement avéré à ce métier de journalisme.
“Peut être le métier en soit est exigeant mais aussi les mentalités n’ont pas encore changé et bon nombre de femmes et filles se sentent incapables à tenir le micro et faire le journalisme” a-t-il dit.
Selon Mbungiramihigo, mêmes des sources interviewées et des reportages sur les femmes se retrouvent en quantité insuffisantes par rapport aux hommes.
Les professionnels des médias ont souligné que plusieurs facteurs sont à la base de ce nombre pas important de femmes dans le monde des médias. Les maigres salaires des journalistes, travail exigeant sur terrain des reporters, des managers des médias privés qui ne préfèrent pas embaucher des femmes. D’autres encore ont indiqué que si une femme tombe enceinte, son travail de journaliste devient très difficile.
Les députés de la commission du genre qui ont pris part à ces échanges ont été fermes. “Nous avons échoué de suivre la mise en pratique de la loi sur le genre dans le secteur des médias et nous allons nous saisir à ce point” a dit un d’entre eux.
Selon ces députés, ces disparités de genre doivent être corrigées et les responsables des médias doivent penser aussi à embaucher les femmes dans leurs organes de presse.
“Et ces dernières doivent démontrer qu’elles sont capables et méritent ces postes” concluent ces députés.
Harcelement et/ou corruption sexuels
Des voix s’élèvent d’abord par murmure. “Harcelement sexuel, corruption sexuelle sont des défis qu’on ne peut pas oublier” diront plus de cinq intervenants.
Une activiste de lutte contre la corruption s’est sentie interpellée et donne des exemples concrets.
“Pas plutard que la semaine dernière, nous avons reçu un cas. Une fille est venue dans notre bureau et nous a raconté comment elle a été harcelée sexuellement” témoigne madame Marie Immaculé Ingabire, présidente de Transparency International Rwanda avant d’ajouter que le problème majeur est que les femmes des médias ne sont pas bien outillées pour donner ce genre de témoignages.
Les professionnels des médias, surtout les femmes, ont recommandé qu’il y ait des études et des enquêtes pour bien élucider cette problématique de harcèlement et corruption sexuelle.