Soudan du sud: Le président Salva Kiir et son opposant Riek Machar à Vatican
Le président du Soudan du Sud Salva Kiir et l’opposant Riek Machar, deux hommes qui se font la guerre depuis 2015 se retrouveront à l’initiative du pape pour « rétablir la confiance ».
Le 9 avril, à l’invitation du pape François, le président Salva Kiir Mayardit et le chef rebelle Riek Marchar, se rencontreront au Vatican, ont confirmé leurs porte-paroles.
Les deux principaux protagonistes de la guerre au Soudan du Sud ont signé le 12 septembre 2018 à Addis-Abeba un nouvel accord de paix prévoyant un partage du pouvoir pour mettre fin à une guerre civile déclenchée depuis le 15 décembre 2013.
L’accord prévoyait également une période de huit mois pour la création d’une armée nationale avec l’intégration des combattants rebelles. La plupart des groupes rebelles au Soudan du Sud, y compris le Mouvement de libération du peuple soudanais en opposition (SPLM-IO) dirigée par Machar, a accepté l’accord.
Un accord menacé
Mais la mise en œuvre des résolutions de cet accord de paix tarde et la situation sur le terrain reste préoccupante. Réunis en Assemblée plénière fin février, les évêques catholiques du Soudan du Sud s’étaient inquiétés des violations de cet accord de paix tant par le président Salva Kiir que par le chef rebelle Riek Macha.
L’épiscopat avait ajouté que les deux parties étaient prêtes à rependre la guerre qui a déjà fait de 380 000 morts et plus de quatre millions de déplacés, selon des bilans officiels. « Le niveau du conflit a été réduit mais l’accord de cessation des hostilités ne tient pas, a déclaré le 28 février l’archevêque de Juba, Mgr Paulino Lukudu, dans un communiqué signé par les évêques sud-soudanais. Toutes les parties sont engagées soit dans des combats soit dans des préparations de guerre. »
Rétablir la confiance
C’est dans ce contexte qu’intervient la réunion du 9 avril convoquée par le pape qui a reçu le 16 mars au Vatican le président sud soudanais. Lors de cette première rencontre avec Salva Kiir, le Saint-Père avait réitéré son souhait de se rendre au Soudan du Sud, comme signe de son « encouragement au processus de paix » dans ce pays.
En attendant, la rencontre du 9 avril à laquelle est convié Riek Machar a pour but de « renforcer la confiance entre les deux dirigeants pour l’application de l’accord de paix », a déclaré le député Manawa Peter Gatkuoth, porte-parole adjoint du Mouvement de libération du peuple soudanais en opposition (Splm-IO) de Machar.
Cependant, Manawa a déclaré que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), n’avait pas encore levé l’assignation à résidence de Machar. « Je veux confirmer que le docteur Riek est toujours en détention. Il ne peut pas bouger sans la permission de l’Igad ».
Un communiqué de l’Igad publié en mars 2018, à l’issue de sa 61e Session extraordinaire à Addis-Abeba, avait annoncé la libération de Riek Machar le plus vite possible « s’il acceptait de renoncer à la violence, de ne pas entraver le processus de paix et de s’installer dans une région éloignée du Soudan du Sud. »
Source: https://africa.la-croix.com