Covid-19 : CPJ exige la libération des journalistes dans les pays affectés
Plus de 80 organisations de médias, de défense de la liberté de la presse et de défense des droits de l’homme ont adressé une correspondance à plus de dix chefs d’Etat Africains dont le Burundi et le Rwanda pour plaider à la libération de tous les journalistes emprisonnés alors que la pandémie du COVID-19 se propage dans le monde. C’est à l’initiative du Commité pour la Protection des Journalistes (Committee to Protect Journalists).
La semaine dernière, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a publié une lettre ouverte aux dirigeants mondiaux les exhortant à libérer immédiatement tous les journalistes emprisonnés dans le monde.
“Étant donné qu’un nombre considérable de ces journalistes sont emprisonnés sur le continent africain, nous réitérons cet appel lancé à vos pays respectifs en cette période extrêmement préoccupante pour la santé publique. Nous vous exhortons à protéger la presse libre et la libre circulation de l’information en cette période cruciale. Le journalisme ne doit pas être synonyme de peine de mort.” ont-ils écrit.
Selon l’enquête annuelle la plus récente réalisée par le CPJ en décembre 2019, au moins 73 journalistes étaient emprisonnés en Afrique, dont 26 en Égypte, 16 en Érythrée, sept au Cameroun, quatre au Rwanda, au Burundi et au Maroc, trois en Algérie et un au Bénin, Nigéria, Tchad, Tanzanie, Éthiopie, Somalie, Comores, République démocratique du Congo et Sud Soudan.
Les signataires estiment que tous les prisonniers en général et les journalistes en particulier sont dans le risque total de contamination du Coronavirus dans ces pays où cette pandémie a été déjà déclarée.
“Pour les journalistes emprisonnés dans des pays touchés par le virus, la liberté est désormais une question de vie ou de mort. Les journalistes emprisonnés n’ont aucun contrôle sur leur environnement, ne peuvent pas choisir de s’isoler et sont souvent privés des soins médicaux nécessaires”, soulignent ces organisations.
En outre, l’Organisation mondiale de la santé déclare que « Les personnes privées de leur liberté et celles qui vivent ou travaillent en milieu clos à proximité de ces personnes sont plus vulnérables que le reste de la population face à la maladie à virus COVID-19 ».
D’après le CPJ, “bon nombre de ces journalistes ont été placés en détention, sans procès, pendant de longues périodes et souffrent de problèmes de santé exacerbés par des pathologies sous-jacentes et la surpopulation et les mauvaises conditions de détention dans les prisons dans lesquelles ils ont aussi contracté le paludisme, la tuberculose et d’autres maladies”, précisent les signataires de ce document.